Alors que les étudiants en médecine (générale, dentaire, pharmacie), boycottent les cours magistraux, TP-TD, stages médicaux et examens de S2 depuis le 19 mars, le ministère de l'Enseignement supérieur a invité ces derniers, « via un communiqué« , à regagner les amphithéâtres à partir de ce lundi 6 mars. Un appel qui a été «ignorer» par les futurs médecins. Toutefois, les étudiants étrangers et les étudiants de l'école royale du service de santé militaire ont été « forcés» à reprendre les cours. Explications. Dans le cadre du mouvement de lutte des étudiants en médecine, le réseau des doyens des facultés de médecine et de pharmacie et de médecine dentaire, a tenu une réunion, samedi 4 mai à Rabat, présidée par le secrétaire général du département de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le président de l'Université Mohammed V de Rabat (UM5), coordinateur du réseau. Au cours de cette réunion, le réseau a insisté sur la nécessité de reprendre les études à partir de ce lundi 6 mai en tant que date limite. Dans le communiqué du ministère de l'Education nationale, daté du 5 mai, le département d'Amzazi a également insisté sur la tenue des réunions, ce lundi 6 mai, de toutes les structures des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, afin de fixer les dates des examens et des examens de rattrapage tout en œuvrant par tous les moyens à en informer les étudiants. Calendrier spécial Il a été également question de mobiliser les moyens nécessaires pour le bon déroulement des études au niveau des facultés et de parachever l'année universitaire actuelle dans les meilleures conditions. La même note du ministère de l'Education nationale souligne pareillement l'impératif d'établir un calendrier spécial pour la reprise des études, les examens et les examens de rattrapage, compte tenu des spécificités de chaque Faculté. Le département de Said Amzazi, rappelle, incidemment dans sa note, que les participants à cette réunion ont réaffirmé que le communiqué conjoint des ministères de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Santé (17 avril dernier) répond à toutes les revendications des étudiants en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire, tout en réitérant l'appel adressé aux étudiants pour rejoindre les cours, « afin qu'ils mènent à bien leur parcours universitaire ». Le communiqué ajoute enfin que la réunion du réseau les doyens des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire intervient après une série de rencontres de communication avec les représentants des étudiants, y compris celles tenues le 11 février, les 15 et 29 mars et le 12 avril, à l'invitation du ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de concert avec le ministre de la Santé. Silence radio Toutefois, les étudiants en médecine qui mènent un mouvement de lutte depuis deux mois déjà parlent d'un « silence radio » du côté de leurs deux ministères de tutelle depuis l'annonce du boycott des examens de S2. En effet, une étudiante en médecine générale à la faculté de Rabat et membre de la commission nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEM), a déclaré à Hespress Fr sous couvert de l'anonymat, que leurs deux ministères de tutelle, «ne répondent même pas à leurs demandes d'audiences», sans oublier qu'«ils n'ont même pas réagi à notre boycott des examens, ce qui montre le désintérêt total» envers leurs doléances. Interrogé sur la reprise des cours des étudiants en médecine, notre interlocutrice a été catégorique:«Bien sûr qu'on a pas repris les cours. Les étudiants maintiennent le boycott». «On n'a pas repris les cours, puisque nos revendications n'ont pas été approuvées comme le signale le ministère dans son communiqué. Ce qu'ils ont tenté comme approche, c'est de nous envoyer vers les doyens. Chaque doyen de chaque faculté appelle un représentant de la CNEM en réunion leur demandant de reprendre les cours, comme quoi ils ont répondu à nos doléances. Ce qui est faux. Rien n'a été fait par rapport à notre dossier revendicatif», a-t-elle souligné. Selon notre source, il s'agit des étudiants étrangers et des étudiants de l'école royale du service de santé militaire, qui ont été «forcés» à reprendre les cours. Le boycott maintenu « L'agence marocaine de coopération internationale (AMCI) a obligé les étudiants étrangers à reprendre les cours, à Rabat, sinon ils seront privés de leurs bourses. C'est carrément une menace. Et comme vous le savez, la majorité des étudiants étrangers vivent de la bourse que l'Etat leur accorde», explique-t-elle. Pour les étudiants en médecine à l'école royale du service de santé militaire de Rabat, «ils ont été réveillés à 7h du matin, et on les a obligés à rejoindre leurs amphithéâtres. Ils ont même été escortés pour éviter d'être arrêtés par d'autres étudiants», explique notre interlocutrice. Dans ce sens, notre source a souligné que le boycott est maintenu jusqu'à nouvel ordre, et que «les manœuvres du ministère de l'Education nationale et du ministère de la Santé ne font qu'aggraver la situation au lieu de trouver des solutions concrètes à cette crise et éviter une année blanche». Mais comme l'a affirmé un des étudiants en médecine à Hespress Fr, «une année blanche vaut mieux qu'un futur noir».