Les vingt-quatre inculpés dans le « drame d'Imlil » ont comparu pour devant la Cour d'appel de Salé, ce jeudi 2 mai, lors de la première audience consacrée à l'examen de cette affaire. L'instance judiciaire, présidée par le juge Abdel Latif Omrani, a décidé de reporter l'examen du dossier au 16 mai, à la demande de la défense et de la partie civile. Ces vingt-quatre personnes sont mis en examen suite à l'assassinat de la jeune danoise Louisa Vesterager Jespersen, et de son amie norvégienne Maren Ueland, dans la nuit du 16 au 17 décembre sur les hauteurs d'Imlil, au sud Marrakech. Ils font face à de lourdes accusations, notamment d« 'apologie du terrorisme », d' »agression délibérée contre la vie de personnes » et de « formation d'un groupe terroriste ». Des accusations passibles de réclusion à perpétuité. Comparaissant dans la salle d'audience, la plupart d'entre eux portaient une barbe et un habit salafiste, tandis que Kevin Zoller Guervos, le suisse d'origine espagnole de 26 ans, portait un vêtement de sport et était imberbe. Autre fait marquant, la plupart des accusés ont refusé de désigner des avocats, mais la Cour a décidé d'engager des avocats pour eux, dans le cadre de l'aide juridictionnelle, alors que Kevin Zoller Guervos s'est fait présenté par l'avocat marocain, Saâd Sahli. La mère de ce dernier, accompagnée de son épouse marocaine, ont assisté à l'audience, contrairement aux familles des deux victimes scandinaves et de leurs avocats qui n'ont pas répondu présents aujourd'hui. « Il a toujours été avec moi. Vous pouvez demander à nos voisins à Marrakech. Nous avons des preuves de son innocence et nous n'avons besoin que de temps », a déclaré la femme de Kevin Zoller Guervos. Sa mère s'est également exprimée devant la presse pour avancer que son fils « n'était pas un extrémiste » qu'il « aimait jouer au football » et « fumait du haschisch ». « Il a un fils de deux ans qui attend avec tristesse le retour de son père », a-t-elle ajouté, avant d'affirmer qu'« il n'y a eu aucune réunion avec les autres accusés à son domicile, qu'il ne connaissait d'ailleurs pas ». Jusqu'à présent, les éléments d'enquête à la disposition du tribunal attribuerait le commandant de la cellule terroriste au dénommé Abdessamad El Joud, un vendeur ambulant de 25 ans. Dans ce même registre, Kevin Zoller Guervos est supposé être le moniteur ayant entraîné les assassins des deux touristes scandinaves à manier des armes.