Quelque 500 médecins du secteur public ont protesté à Rabat ce lundi 29 avril. En grève pour 48h, les blouses blanches ont organisé un sit-in devant leur ministère de tutelle vêtus de blouses noires, avant de démarrer leur marche jusqu'au Parlement, en signe de revendication de leurs droits. Les détails. Le syndicat indépendant des médecins du secteur public, ne lâche pas l'affaire. Les médecins continuent leur grève excepté aux urgences et soins intensifs. Une seconde grève de 48h est également prévue les 2 et 3 mai prochain. Pour Dr. El Mountadar Alaoui, secrétaire général national du syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), leur lutte a été déclenchée « depuis des années déjà, et non-stop depuis 2017 ». «On demande au gouvernement marocain de positiver et de réaliser nos revendications surtout que le ministère de la Santé à agréé nos revendications à travers ce qu'on a signé mutuellement au moins trois fois, avec l'ancien ministre (Hassan El Ouardi) le 21 décembre 2015, et actuellement avec le nouveau ministre (Anass Doukkali) le 26 octobre 2018 et le 24 décembre 2018 » a renchéri Dr Alaoui au micro de Hespress Fr. Ce que demandent les médecins du secteur public au gouvernement, poursuit notre interlocuteur est de «réaliser » leurs revendications à savoir « l'amélioration des conditions lamentables de travail, l'amélioration des conditions d'accueil des patients, le manque énorme de personnel, le manque de matériel biomédical ce qui mène vers des agressions », puisque le patient ne connait que le médecin qui se trouve dans les établissements de santé. Dr Alaoui a souligné à Hespress Fr que le médecin du public est « malheureusement victime de ce système de santé publique chaotique, au côté du citoyen ». « On a beau demander l'amélioration des conditions de travail, la mise à disposition des équipements et matériel biomédical, mais en vain», s'indigne-t-il. D'autant plus, poursuit Dr Alaoui, que la réalisation de leur dossier revendicatif est leur premier objectif dans leur mouvement de lutte. Toutefois, les médecins ont proposé une seconde alternative au gouvernement et au ministère de la Santé qui est le dépôt des démissions. En effet, près de 1000 démissions ont été déposées au niveau du ministère de la Santé de la part de médecins du public au niveau national, mais sans aucun retour de la part du département d'Anass Doukkali. « Après des années de travail et au service du citoyen, on n'a pas de quoi travailler confortablement. Aujourd'hui, on demande nos démissions. Le gouvernement bizarrement fait la sourde oreille. Ultérieurement on va escalader si notre dossier n'est pas traité », conclut Dr Alaoui. Ce que pense le DRH du ministère des démissions des médecins Toutefois, et en ce qui concerne le dépôt de démissions des médecins du public, le département d'Anass Doukkali a souhaité mettre le point sur cette question. Dans ce sens, le directeur des ressources humaines du ministère de la Santé, Rachid Seddik, a expliqué à Hespress Fr que « pour qu'une démission soit légale, elle doit être individuelle. Pour le moment aucune démission n'a été acceptée par le ministère ». Néanmoins, le DRH du ministère de la Santé a reconnu que « le dépôt de démission est une forme de protestation adoptée par le syndicat des médecins du public, mais pour nous, je confirme qu'aucun médecin n'a quitté le système sur la base de ces démissions ».