Le Conseil Supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS), a présenté un rapport détaillé sur la formation professionnelle. Elaboré par un groupe spécial de travail chargé de la formation professionnelle, ce document s'intitule « La formation professionnelle : Clés pour la refondation ». Ainsi au terme de son état des lieux, le document met en avant nombre de « dysfonctionnements persistants » qui limitent les performances du secteur de la formation professionnelle et « entravent ses capacités à relancer une dynamique active en faveur de l'emploi et de la préparation du capital humain dont a besoin le pays pour l'amorçage des changements économiques et sociétaux souhaités ». En termes de dysfonctionnements, le CSEFRS évoque essentiellement une finalité, des missions et un cadre juridique en obsolescence et qui « contrastent aujourd'hui avec les tendances internationales qui accordent une place centrale à la FP dans la compétitivité des économies et la promotion sociale des individus ». Le rapport révèle également un déficit d'articulation avec les composantes du Système d'Education et de Formation (SEF), en ce sens que l'intégration au sein d'une même entité ministérielle des départements de l'éducation nationale, de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur, reste confinée au stade du regroupement administratif. Il est également question de résultats qualitatifs mitigés, même si sur le plan quantitatif, la formation professionnelle a accompli des avancées importantes, en particulier grâce aux efforts d'investissement accomplis pendant ces 15 dernières années. « Des lauréats soulèvent encore des critiques de la part des employeurs, et un nombre important de jeunes quitte le dispositif de formation professionnelle sans diplôme ni qualification », met en avant le CSEFRS. Sont également mis en cause, une planification et un pilotage de l'offre de formation peu efficients, car « en dépit des efforts fournis par les opérateurs pour renforcer leur capacité d'accompagnement des besoins quantitatifs et qualitatifs en formation, il n'en reste pas moins que la formation professionnelle ne dispose pas d'outils efficaces à même de lui permettre de maîtriser l'évolution du marché de l'emploi, d'être à l'écoute des évolutions pressenties ou volontaires des secteurs économiques et sociaux et d'assurer une veille stratégique sur le secteur. Une gouvernance en manque de cohésion générale, un dispositif de formation professionnelle peu valorisé et une faible adaptation de l'offre aux besoins économiques, sociaux et territoriaux, sont autant de déficiences soulignées par le rapport. Clés pour la refondation Comme son intitulé l'indique, le document devait, outre le diagnostic de la situation de la formation professionnelle, livrer « les clés pour la refondation » du secteur. A ce propos, le CSEFRS appelle à assurer une continuité des parcours d'enseignement et de formation au sein du SEF, ainsi qu'une adéquation des formations dispensées aux besoins du marché de l'emploi, à améliorer le rendement qualitatif et quantitatif de la FP, à promouvoir et valoriser la FP et son rôle dans l'ascension et l'inclusion sociale des individus et à constituer un vivier de compétences et de profils qualifiés pour attirer et retenir les flux d'investissements et renforcer la compétitivité de l'économie nationale. Le Conseil plaide également pour une architecture intégrée des parcours de formation, un modèle pédagogique rénové, un nouveau système d'orientation des jeunes qui facilite la maturation vocationnelle et les choix éducatifs et professionnels, le renforcement des capacités professionnelles des intervenants dans le processus de formation, la refonte du modèle de gouvernance et de financement et la revalorisation de la formation professionnelle à travers la promotion de l'excellence et la valorisation des cas de réussite, la discrimination positive et l'ouverture à l'international.