Des universitaires et des industriels ont débattu, jeudi à Rabat, de la situation et des perspectives du transfert de technologies, ainsi que des moyens et possibilités d'instaurer une culture d'innovation au sein de la société. Lors des 2èmes rencontres de l'innovation, organisées par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), en partenariat avec le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), les intervenants ont mis l'accent sur le défi de mettre en place des mécanismes pour rapprocher davantage les chercheurs scientifiques et les industriels, en vue d'assurer un transfert des technologies, créer de la richesse et booster l'économie nationale, tout en œuvrant à promouvoir la culture de l'innovation au sein de la société. Dans un contexte où l'évolution technologique ne cesse de bouleverser les modèles économiques classiques mettant ainsi l'innovation et la compétitivité au premier plan, la création de la richesse n'est plus basée uniquement sur les activités industrielles mais s'étalent progressivement sur les activités intellectuelles, faisant appel à des compétences disposant d'un savoir faire de haut niveau, avec notamment une grande capacité d'adaptation au changement, a indiqué Abdelkader Benbekhaled, président de la CGEM Rabat-Salé-Kénitra. Face à cette situation, la recherche scientifique et l'université en particulier occupe une place prépondérante dans la sphère économique d'où son champs de responsabilité s'élargit pour assurer la formation et la recherche dans les nouveaux métiers, à même de développer et de mettre en œuvre des stratégies et des plans d'action visant la promotion de l'innovation scientifique et technique, dans le souci de générer de l'emploi et garantir le transfert naturel des technologies vers l'entreprise, a-t-il relevé. La promotion la recherche Le transfert des technologies nécessite une grande diversité de profils et de compétences, a indiqué pour sa part le directeur du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), Mohamed Khalfaoui, soulignant qu'en dépit des efforts déployés par toutes les parties concernées, le Maroc n'a malheureusement pas atteint un niveau avancé en la matière. Il a dans ce sens fait observer que la demande de l'innovation et la promotion la recherche et du développement sont des éléments qui imposent la nécessité d'appliquer un nouveau paradigme de transfert de technologie, plus adapté au contexte actuel et à l'économie nationale. Le processus de transfert des technologies ne doit pas se résumer à l'assimilation des techniques existantes par l'imitation, mais doit déboucher sur la constitution de nouvelles bases de technologie et une grande capacité de création, a-t-il ajouté, appelant à opter pour une maitrise de différentes techniques de transfert où la création et la maitrise de la diffusion jouent un rôle primordial. De son côté, le représentant du Centre national français de la recherche scientifique, Jacques Leglise, a mis en évidence les obstacles qui entravent l'instauration d'une culture d'innovation, notamment auprès des industriels et des acteurs économiques, notant que le grand défi dans la réalisation de l'innovation au sein des entreprises aujourd'hui se manifeste dans la résistance au changement à tous les niveaux. En raison des conditions économiques, inciter les industriels à opter pour le changement demeure de plus en plus une mission compliquée, notamment pour les PME, a fait savoir le chercheur français, notant qu'il s'agit de créer toutes les conditions qui amènent l'ensemble des parties prenantes à innover, notamment les ressources financières nécessaires. Initiées par la CGEM, les rencontres de l'innovation est un rendez annuel d'échanges et de réflexion qui se donne pour objectifs d'évaluer l'état d'avancement des stratégies mises en place par les pouvoirs publics dans le domaine de la recherche et de l'innovation, faire le point sur les partenariats Etat-entreprises-universités dans la recherche et développement.