Le Conseil scientifique et technique de l'Association africaine de l'Eau a ouvert lundi à Rabat les travaux de la 81ème session de ses assises, sous le thème « financement, coopération et renforcement des capacités, des leviers pour l'amélioration de l'accès aux services d'eau potable et d'assainissement ». Organisée par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), cette session de cinq jours a pour objectif de débattre des défis auxquels fait face le continent, notamment en termes d'accès à l'eau potable et aux services d'assainissement ainsi que des perspectives visant à améliorer l'accès à ces services de base indispensables pour le développement durable. A cette occasion, le ministre de l'Energie, des mines et du développement durable, Aziz Rabbah, a indiqué que la question de l'eau est abordée aujourd'hui comme une problématique à l'échelle mondiale, en raison de la croissance démographique et du changement climatique ayant accentué la problématique de la rareté de l'eau, notamment dans le continent africain. Il a dans ce sens souligné que les technologies s'offrent de plus en plus comme une solution efficace pour produire, gérer et rationaliser l'utilisation de cette ressource, permettant particulièrement aux agriculteurs l'accès aux ressources hydrauliques d'une manière efficiente et pérenne. Abordant le modèle économique à suivre pour s'approprier de nouvelles solutions technologiques adaptées, le ministre a plaidé pour réfléchir autour d'un modèle type de partenariat public-privé, et identifier les besoins en termes de formation et de renforcement des capacités dans certains pays africains. L'accès à l'eau potable Rabbah, a par la même occasion, pointé le « deal » entre l'énergie et l'eau comme une thématique d'actualité digne d'examen et de discussion, au même titre que le dessalement de l'eau par l'énergie, et la production de l'énergie renouvelable hydraulique, notant que le Royaume se profile comme un modèle à suivre en matière de production de l'électricité par des ressources hydrauliques et la construction des barrages. De son côté, le directeur général de l'ONEE, Abderrahim El Hafidi, a passé en revue la situation de l'accès à l'eau potable et l'assainissement dans le monde, notamment en Afrique, soulignant que près de 400 millions de personnes dans le contient sont encore privées de l'accès à l'eau potable et 700 millions en Afrique subsaharienne ne disposent pas de service d'assainissement adéquat. Exposant les indicateurs relatifs au bilan des réalisations de l'ONEE à fin 2018, El Hafidi a fait savoir que le taux d'accès en milieu rural a atteint 97% au profit d'une population rurale de 12,8 millions d'habitants, ajoutant que la capacité d'épuration a atteint 395.00 m3/jour, pour un total de 107 stations dans 128 localités. La stratégie de l'intervention de l'ONEE en Afrique dans en la matière repose principalement sur l'accompagnement et l'assistance technique au profit des opérateurs de l'eau africains, ainsi que le renforcement de leurs capacités techniques et managériales dans l'objectif de leur permettre d'améliorer leurs performances pour garantir l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, a-t-il relevé. Amélioration des performances des sociétés d'eau Pour sa part, le directeur exécutif de l'AAE, Sylvain Usher, a indiqué que la rareté et la question de l'accès sont devenus des problématiques « classiques » en Afrique, notant que le continent est appelé à faire face à d'autres fléaux majeurs liés principalement à la qualité des eaux, mais aussi à la perte de l'eau dans les réseaux auprès des sociétés en charge de la distribution. Outre les problèmes de financement qui freinent leur développement, certaines sociétés en Afrique perdent jusqu'à 30 à 40 % de de leurs productions, a-t-il soutenu. Selon les organisateurs, différentes thématiques seront abordées au cours de ces assises au niveau des comités spécialisés du CST. L'association africaine de l'eau est composée d'un réseau d'une centaine de sociétés membres réparties sur l'ensemble du continent africain. Elle se positionne comme une institution pour l'amélioration des performances des sociétés d'eau et d'assainissement. L'AAE contribue également à influencer les politiques du secteur et accompagne ses membres pour la réalisation des objectifs fixés par la communauté internationale en matière d'accès des populations à l'eau potable et aux services d'assainissement.