Il y a 4 ans déjà, le FICAM a lancé la résidence francophone d'écriture pour le film d'animation. Pour cette 18e édition du festival, six jeunes dans le vent venus de six cultures et pays différents, ont été sélectionnés pour participer à la 4e édition de cette résidence. Il s'agit de Elise Augarten (France), Darius Dada (Cameroun), Olivier Ndecky (Sénégal), Ahmed Ben Nessib (Tunisie) et le talentueux Marocain Abderrahman El Kandili, gagnant de la 13e édition du Grand Prix Aicha de l'animation GPAA, lors de la 17e édition du FICAM. Porteurs de projets insolites et ambitieux, les participants se sont consacrés au développement de leurs projets de film d'animation, partager des idées et surtout beaucoup appris de la scénariste, journaliste et productrice française Delphine Maury. Hespress Fr en a interviewé trois de ces auteurs, qui ont partagé leur parcours et exposé leurs projets en cours, lors de la conférence de presse, tenue vendredi 22 mars à l'Institut français de Meknès. Il s'agit d'Eve Derock, artiste belge qui a, d'ores et déjà, visité le Maroc l'année passée, ce qui lui a permis de faire plusieurs rencontres. Mais une, l'a spécialement marqué, précise la jeune artiste. Celle d'Aziz Ennajmi qui a partagé avec elle son histoire, qui l'a inspiré pour son projet en cours « Les Chats d'Essaouira », dont le titre ne convainc toujours pas la jeune artiste. « J'ai fait la rencontre, l'année passée, d'Aziz Ennajmi, qui m'a raconté une histoire incroyable. Il a été trouvé abandonner dans les montages d'Ifrane par une Allemande qui était en vacances, et qui a décidé de l'adopter et de vivre au Maroc. Et puis, elle a adopté un autre enfant et puis un autre, jusqu'à ce que la famille s'agrandisse pour former une famille de 73 enfants, et ils vivaient tous ensemble dans une grande maison», raconte Eve à Hespress Fr. Le gouvernement marocain décide par la suite de fermer cette orphelinat. Ce qui a été un choc pour Aziz, sa mère et tous les autres enfants, précise la jeune artiste. Ce qui l'a amené à vouloir «réaliser un film documentaire animé sur ce jeune homme de 28 ans et qui essaie de retrouver tous ses frères et sœurs un peu dispatchés». L'enjeu aujourd'hui pour l'artiste belge, est le fait que «des orphelins qui vont sortir à 16 ans et qui pour la plupart vont finir dans la rue». Darius Dada est également passé par le micro de Hespress Fr. Il s'est confié sur son projet de série animée «Android Night», qui reflète plus au moins une réalité sur ce qui se passe également dans la société marocaine, à savoir l'interaction entre femme et homme. Pour Darius Dada, qui vient du Cameroun et travaille, toute une saison, sur d'«Android Night », il a expliqué que «de manière globale, Android Night, c'est la rencontre entre les garçons et les filles autour de la vie, dans la capitale Yaoundé, où nous allons explorer les problèmes auxquels font face les jeunes dans la société camerounaise». A son arrivée au FICAM, les personnages de la série de Darius étaient composés de trois garçons et une fille, qu'il faisait évolué dans la ville de Yaoundé. Mais, la coach Delphine Maury a fini par orienter l'auteur vers une vision plus «équitable entre homme et femme» dans la perception de ses personnages. «Delphine Maury a très vite fait de me rappeler que je devrais équilibrer le nombre de personnages dans l'histoire que je veux raconter, pour qu'il y est un peu plus cette notion d'égalité entre femme et homme, pour que les femmes se sentent aussi partie prenante de ce projet de fiction ». Il y a également Ahmed Ben Nessib, artiste tunisien, qui a exposé son projet de court-métrage nommé «Absal», où il se penche sur le côté autodidacte, qui est devenu une sorte de «mythe», explique le jeune auteur. Pour «Absal», c'est le nom d'un des personnages d'un récit qu'a écrit Avicen dans l'époque médiévale, qui critique et détruit complètement toute possibilité d'interprétation du Coran. Donc, ils vont écrire des livres pour contredire ça pour dire que la philosophie et l'interprétation c'est la seule voie pour que l'islam ne soit pas barbare», explique Ahmed à Hespress Fr.