Le bras de fer se poursuit entre les infirmiers et techniciens de santé du public et le ministère de tutelle. Ce mercredi 13 mars, les infirmiers ont investi la rue dans le cadre de la grève nationale qu'ils avaient annoncé le 2 mars, accompagnée d'un sit-in différentes villes du Royaume, notamment Rabat et Beni mellal. Ils brandissent à nouveau les mêmes revendications annoncées lors des sit-in du 5 février dernier et du 28 novembre 2018. Les détails. Le corps de la santé au Maroc se porte mal, comme en témoignent les nombreux mouvements de contestation observés au sein des divers corps le constituant: pharmaciens, médecins dentistes, médecins du public, étudiants en médecine et pharmacie, mais également les infirmiers. Rabat Le corps des infirmiers est arrivé « à une impasse» avec le ministère et le gouvernement, et ont organisé des sit-in dans plusieurs villes du Royaume à savoir Rabat, Agadir, Beni Mellal et d'autres, explique à Hespress FR Younes Jaouhari, coordinateur au sein du mouvement des infirmiers et techniciens de santé au Maroc. Interrogé sur le dialogue ouvert par le ministère de la Santé et le gouvernement avec les différents syndicats de santé, notre interlocuteur nous explique « que le dialogue ne mène à rien, puisque le ministère de la santé ne prend pas au sérieux notre dossier revendicatif». Agadir Et de poursuivre que le conseil national du mouvement « a renouvelé son attachement à toutes les revendications des infirmiers et techniciens de santé, contenues dans notre dossier revendicatif à savoir, l'augmentation de la prime de risque, la création de l'ordre des infirmiers et des techniciens de santé, l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC)». Mais pas que ! Les infirmiers et techniciens de santé demandent pareillement à leur ministère de tutelle qu'il y ait des formations de base et des formations continues adaptées aux besoins réels, afin de revoir le rythme d'avancement de l'infirmier, l'augmentation des effectifs en embauchant les lauréats infirmiers pour soulager les effectifs en exercice, l'égalisation des chances de la promotion professionnelle à l'instar des autres catégories (ingénieurs, pharmaciens, médecins et autres fonctions publiques) et enfin le recours et l'équité pour les victimes du décret n°2-12-535 portant statut particulier du corps interministériel des infirmiers et des techniciens de santé. Beni Mellal Les contestataires s'élèvent également contre « la politique d'indifférence et de procrastination adoptée par le ministère de la santé, ne se souciant guère de la tension qui monte de plus en plus au sein du corps de la santé, mettant à mal la santé du citoyen, suite à l'injustice subie par les infirmiers et les techniciens de santé, soit des piliers fondamentaux du corps de santé ». Le conseil national du mouvement des infirmiers et techniciens de santé a, en outre, exprimé sa solidarité avec tous les mouvements de contestation, « victimes d'injustices et de répression de la part de l'Etat », mais plus particulièrement les enseignants contractuels qui ont « subi une répression sans précédent lors de leur manifestation nationale du 20 février ». Rabat Après la grève de ce mercredi, les infirmiers ont annoncé une série de manifestations. Le jeudi 21 et 28 mars prochains les infirmiers et techniciens de santé seront à nouveau en grève nationale de 24h, à l'exception des services d'urgence et de réanimation. Ces grèves seront assorties d'un sit-in devant les directions régionales de santé, et devant le siège du ministère de la santé à Rabat. Ils prévoient également une grève de 48h les 16 et 17 avril, à l'exception des services d'urgence et de réanimation, accompagnée cette fois-ci d'une marche nationale qui démarrera devant le ministère de la Santé en direction du Parlement à Rabat.