A l'occasion de la journée internationale de lute des droits des femmes, célébrée le 8 mars, l'Association Démocratique des Femmes du Maroc (ADFM) a fait le point. Dans un communiqué publié à l'occasion, l'ADFM salue les acquis, mais déplore également les faibles réalisations. Ainsi, si l'association salue l'approbation par le conseil du gouvernement des trois projets de loi qui réglementent la tutelle et la gestion des biens des communautés Soulaliyates et qui consacrent conformément à la Constitution, l'égalité des femmes et des hommes dans les droits et les devoirs, elle n'e tire pas moins la sonnette d'alarme sur les faibles réalisations en matière d'effectivité des droits des femmes au Maroc. Malgré l'entrée en vigueur de la loi 103-13 sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes, l'ADFM s'interroge sur le manque de sensibilisation à l'égard du grand public sur l'objectif de cette loi et ses modalités d'application. « Nous nous interrogeons également sur le silence qui règne autour des chantiers de réforme du Code pénal et du Code des procédures pénales, ainsi que sur les mesures adoptées pour activer la loi des travailleurs domestiques et le maintien de l'âge légal du travail à 16 ans », explique l'association qui continue à soulever de nombreux problèmes inhérent à l'application de textes dans le Code de la Famille. « L'interprétation et l'application du code, ne reflètent ni l'esprit et objectifs de la constitution, ni les engagements du Maroc en matière de droits des femmes », estime l'ADFM qui met l'accent sur le mariage des mineures, la polygamie, la reconnaissance du mariage, la tutelle légale, le divorce et le partage des biens. Cependant, l'association félicite l'intégration des concepts « droits humains des femmes » et « égalité entre les sexes » dans le plan national de l'égalité 2017-2021, bien qu'ils ne soient pas apparentés « à une véritable politique publique, élaborée sur la base d'une vision globale et concertée entre les différents intervenants en vue d'assurer l'intersectorialité, la redevabilité et la convergence des politiques publiques sectorielles en matière d'égalité entre les sexes », souligne-t-elle. Qu'en est-il de l'APALD? Dans ce même contexte, l'association s'interroge sur le sort qui est réservé à la mise en place de l'Autorité pour la Parité et la Lutte contre toutes les formes de Discriminations (APALD). « Malgré son engagement de produire les rapports périodiques au comité CEDEF, sur les réalisations en matière de droits des femmes et depuis le dépôt du troisième et quatrième rapport consolidés, le dépôt du rapport du Maroc, connait un retard préoccupant. De plus, l'Etat marocain n'a toujours pas soumis les instruments d'adhésion nécessaires -relatifs au Protocole facultatif à la Convention CEDEF- au Secrétaire Général des Nations Unies ». Pour la concrétisation des engagements nationaux et internationaux en matière de droits des femmes au Maroc, l'ADFM met l'accent sur plusieurs points qui nécessitent encore du travail dont l'harmonisation des les lois avec la Constitution et les conventions internationales et procéder dans les meilleurs délais à une révision globale du code de la Famille et de la législation pénale. La mise en application des dispositions de la loi 103-13, à travers la mise en place d'une chaîne de services de qualité en matière de prévention des violences faites aux femmes et aux petites filles et de protection physique et psychologique de ces dernières fait également partie des revendications de l'association. L'ADFM n'en oublie pas pour autant de rappeler la nécessité de « mettre en place l'APALD et « la doter de moyens humains, matériels et de modalités de fonctionnement pour lui permettre de remplir pleinement son mandat; notifier au Secrétaire Général des NU l'adoption du protocole facultatif à la Convention en CEDEF et soumettre les rapports périodiques relatifs à la pratique conventionnelle du Maroc, en l'occurrence, ceux concernant les réalisations en matière des droits des femmes ».