Le gouvernement précédent a adopté en Mars 2011, un « Agenda pour l'égalité 2011-2015 », élaboré en collaboration avec 25 départements ministériels. Les associations féministes se sont inquiétées du fait, qu'en présentant son futur programme au Parlement, le 19 janvier 2012, le nouveau gouvernement n'ait pas mentionné l'Agenda pour l'égalité, que ce soit dans le contexte de l'engagement de l'État en vue de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment l'objectif 3 relatif à l'égalité des sexes, ou dans le contexte de l'application de conventions internationales, notamment la CEDEF. Elles étaient préoccupées par ces omissions et leurs incidences potentielles sur l'action en faveur des droits des femmes. Sous la pression des associations féministes, le Ministère de la solidarité de la femme de la famille et du développement social (MSFFDS) a mis plus de 18 mois avant de l'appliquer, en expliquant ce délai par l'obligation d'harmoniser le Plan Gouvernemental de l'Égalité (PGE) avec les dispositions constitutionnelles. Toutefois, la nouvelle version de ce plan7, ne comporte aucune des dispositions contenues dans l'article 19 de la Constitution. Il s'agit, entre autres, de la mise en place de L'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination (APALD); de la réforme du code pénal et du code de la procédure pénale, de la loi sur la violence à l'égard des femmes; de la réforme du code de la famille, etc. Cet Agenda s'articule autour de 9 domaines prioritaires, 30 objectifs stratégiques et 100 mesures pour l'égalité entre les hommes et les femmes dans 25 secteurs d'action publique. Le PGE adopté, le 06 juin 2013, par le conseil du Gouvernement est composé de 8 domaines, déclinés en 24 objectifs moyennant 132 actions. Les domaines d'actions retenus portent sur l'institutionnalisation et la diffusion des principes de l'équité et de l'égalité et le lancement de la mise en place de règles de la parité; la lutte contre toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes; la réhabilitation du système éducatif et de formation sur la base de l'équité et de l'égalité; la promotion d'un accès équitable et égal aux services de santé; le développement des infrastructures de base pour améliorer les conditions de vie des femmes et des filles; l'autonomisation sociale et économique des femmes; l'autonomisation pour un accès juste et équitable aux postes de décision aux niveaux administratif et politique et la réalisation de l'égalité des chances entre les sexes sur le marché du travail. Six consolidation notable, mais une régression par rapport à la première version au regard de ces 3 constats : - le changement du titre par le « Plan Gouvernemental pour l'Égalité vers la Parité - ICRAM». Ce titre est préoccupant, car, d'une part, la parité est un moyen pour arriver à l'égalité et non une fin en soit. D'autre part, «ICRAM» a une connotation idéologique de « charité », dénuée de toute approche Droit, laissant supposer une nouvelle orientation du gouvernement dans le domaine de la promotion de l'égalité entre les sexes. - la prédominance du référentiel religieux ; - la suppression du domaine 9 ; « Diffusion de la culture de l'égalité et lutte contre les stéréotypes sexistes ».