Les participants à la Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'intelligence artificielle (IA) ont appelé à une gouvernance de l'IA fondée sur les droits et centrée sur l'être humain. «Il est nécessaire de garantir une gouvernance de l'intelligence artificielle (IA) centrée sur l'être humain», ont souligné les participants à cette conférence intitulée «Principes de l'Intelligence artificielle: vers une approche humaniste ?» qui s'est ouverte lundi à Paris, au siège de l'Organisation. Pour la Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, citée mercredi par un communiqué de l'Organisation, «l'intelligence artificielle n'est pas un questionnement de la technologie, c'est un questionnement de notre propre humanité. Un questionnement scientifique, politique, philosophique, éthique». Elle a souligné l'impératif de «définir un socle de principes éthiques qui encadreraient cette disruption technologique. Pour qu'elle soit au service des préférences collectives. Pour qu'elle repose sur des valeurs humanistes». Faisant référence au travail de l'UNESCO sur l'IA, Audrey Azoulay a annoncé que l'Organisation va désormais pouvoir travailler sur la base d'un premier rapport de la Commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des technologies, la COMEST. Appui scientifique majeur «Ce nouveau rapport consacré à l'intelligence artificielle sera certainement un appui scientifique majeur aux réflexions et initiatives des Etats membres», a-t-elle affirmé. Angel Gurría, Secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a rappelé, pour sa part, l'importance de la coopération pour faire en sorte que l'IA devienne un moteur d'une croissance inclusive et durable. «Nous n'avons pas droit à l'erreur, parce que si l'IA alimente l'optimisme, elle est également source d'anxiété et de préoccupations éthiques», a-t-il dit, soulignant la nécessité de travailler avec l'UNESCO dans un effort concerté pour «rendre l'IA moins artificielle et plus intelligente». Tout au long de cette journée, des universitaires, des représentants d'organisations intergouvernementales, des ministres, le secteur privé, des acteurs de la communauté technique, des journalistes, et la société civile ont appelé à l'élaboration de principes éthiques pour régir l'IA sur la base de la transparence et de la responsabilité, souligne l'Unesco dans son communiqué. Forum sur l'intelligence artificielle en Afrique Cette conférence s'inscrivait dans le cadre d'une série d'événements organisés par l'UNESCO sur l'IA. Elle fait suite au débat organisé au siège le 22 janvier sur l'éthique des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle «L'avenir high tech pour l'homme : espoir ou crainte ?», et au Forum sur l'intelligence artificielle en Afrique organisé à Benguérir au Maroc les 12 et 13 décembre 2018. L'UNESCO organisera à Beijing, en partenariat avec le gouvernement chinois du 16 au 18 mai, une grande conférence sur l'intelligence artificielle et l'éducation dont l'objectif sera d'étudier les nouvelles technologies de l'IA et les pratiques innovantes dans l'utilisation de l'IA dans l'éducation.