Les faibles rendements des terres agricoles menacent la croissance économique et la sécurité alimentaire en Afrique, ont souligné jeudi, à Marrakech, les participants à la 10è édition de « Argus Africa Fertilizer », le plus grand événement dédié aux engrais et l'agriculture agricole sur le continent. L'Afrique est appelée à augmenter l'utilisation des engrais pour assurer sa sécurité alimentaire et éradiquer définitivement la famine et la sous-alimentation, ont-ils ajouté dans le cadre de cette rencontre de trois jours (27 février-01 mars). Pour le ministre tanzanien de l'agriculture, Japhet N. Hasunga, l'Afrique est appelée à augmenter la productivité de ses terres agricoles pour être en mesure de nourrir 2,5 milliards d'habitants à l'horizon 2050. Il a fait remarquer que l'augmentation de la productivité dans le secteur agricole passe par la vulgarisation de l'utilisation des engrais en Afrique et les rendre accessible aux agriculteurs du continent. Après avoir fait savoir que 65 % de la population tanzanienne dépend de l'agriculture pour vivre, M. Hasunga a noté que la croissance agricole est freinée par la faible productivité des terres agricoles. Le continent consomme actuellement à peine 08 kg par hectare de fertilisants La commissaire de l'Union africaine (UA) à l'économie rurale et à l'agriculture, Josefa Leonel Correia Sacko, a fait remarquer que le continent consomme actuellement à peine 08 kg par hectare de fertilisants. Cependant des pays comme le Kenya, le Nigéria, l'Afrique du Sud, les pays de l'Afrique du nord, la Tanzanie et l'Angola se rapprochent des pays développés dans ce domaine. Pour être en mesure de relever les défis de la sécurité alimentaire et l'éradication de la famine, l'Afrique est appelée à accroître l'usage des engrais et fertilisants et passer à 50 kg par hectares comme l'a recommandé une décision de chefs d'Etats et de gouvernements africains à Abuja 1. Le directeur général d'OCP Afrique, Karim Lotfi Senhadji, a relevé pour sa part, l'engagement du groupe pour la transformation agricole en Afrique à travers une approche de proximité de l'agriculteur pour mieux l'accompagner et le servir. L'approche continentale de l'OCP Dans ce cadre, il a fait savoir que le groupe a entrepris des actions courageuses pour assurer la sécurité alimentaire du continent, promouvoir l'agro-business et améliorer les conditions de vie des populations africaines. Ces initiatives ont été couronnées par l'amélioration de 40 % de la productivité du maïs au Nigeria par exemple. Il a à cette occasion, présenté l'approche continentale de l'OCP en faveur de l'utilisation raisonnée des engrais et d'une agriculture plus moderne, performante et durable. Alors que l'Afrique dispose de 60 % des terres non cultivées de la planète, que le secteur agricole est essentiellement constitué de petits exploitants et que 80 % des exploitations occupent moins de deux hectares, le Groupe mène plusieurs programmes d'accompagnement de proximité visant directement les agriculteurs, et leur proposant des produits adaptés à leurs sols et cultures et des solutions, a-t-il expliqué. Les perspectives et les enjeux de l'agriculture en Afrique Depuis son lancement au Maroc en 2010, « Argus Africa Fertilizer » s'est imposé comme la première plate-forme continentale d'échanges dans le domaine des engrais et du développement agricole. Y prennent part plus de 500 acteurs clés représentant toutes les parties prenantes du secteur, principalement des producteurs mondiaux, des distributeurs régionaux, des institutions financières, et des ONG. Avec un programme de conférences assurées par des experts de renommée mondiale, « Argus Africa Fertilizer 2019 » aborde l'actualité, les perspectives et les enjeux de l'agriculture en Afrique. Convaincu que l'innovation digitale et l'agriculture représentent à eux deux un nouveau secteur porteur pour les jeunes, le Groupe OCP, leader mondial des phosphates, mettra en lumière, à l'occasion de cette rencontre, l'apport des nouvelles technologies et du numérique dans le développement de l'agriculture continentale.