Après un report, in-extremis, d'une semaine, la présidentielle au Nigéria se tient ce samedi 23 févier. Quelque 84 millions d'électeurs nigérians sont donc appelés aux urnes pour élire leur nouveau président et les membres de l'Assemblée nationale. Ce report quelques heures à peine avant l'ouverture des 120.000 bureaux de vote, et expliqué par la Commission électorale indépendante (INEC), par des raisons logistiques, a attisé les tensions dans cette course serrée à la magistrature suprême, notamment entre le président sortant Muhammadu Buhari et son principal rival Atiku Abubakar. Report-déception Si l'enthousiasme était de mise pour cette élection, le report a quelque peu refroidi l'engouement des Nigérians, partagés entre désarroi et résignation. Selon des économistes nigérians, cités par les médias locaux, le pays fonctionne au ralenti, et les pertes financières directes ou indirectes sont pharaoniques et pourraient coûter jusqu'à 2 points de PIB, soit 9 milliards de dollars. Pour tenter de calmer de climat de tension, le président sortant et candidat à sa propre succession, Muhammadu Buhari, a affirmé ce vendredi que les Nigérians pourront voter, samedi, dans une atmosphère de paix et de transparence, loin des menaces et des intimidations. « N'ayez pas peur des rumeurs de violence ou de troubles. Nos agences de sécurité ont travaillé dur pour mettre en place des mesures adéquates de sécurité », a indiqué le chef de l'Etat dans un discours à la nation retransmis à la télévision nationale. Dans une première déclaration mardi, le président avait déclenché une vive polémique, appelant l'armée à être « sans pitié » contre ceux qui avaient l'intention de frauder pendant le vote. Quatre figures politiques du scrutin Pas moins de 73 candidats issus de 91 partis politiques sont en lice pour la présidentielle nigériane, toutefois, quatre candidta sortent du lot et font office de « figures de ce scrutin ». Outre le président sortant, Buhari, 76 ans, candidat du Parti des Progressistes (APC) vont également s'affronter le vice-président de Bhari, Yemi Osinbajo, son rival Atiku Abubacar aidé de son vice-président potentiel Peter Obi. Selon les sondages, la concurrence s'annonce rude entre les deux principaux candidats, Buhari, au pouvoir depuis 2015 et l'ancien vice-président Abubakar, candidat de la principale formation de l'opposition.