Le président colombien, Iván Duque, a annoncé la réactivation des mandats d'arrêt à l'encontre des négociateurs de la paix de la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN), à laquelle le gouvernement a attribué l'attentat sanglant à la voiture piégée ayant visé, jeudi, l'académie de police à Bogotá. « J'ai ordonné la levée de la suspension des mandats d'arrêt contre les 10 membres de l'ELN qui faisaient partie de la délégation de ce groupe à Cuba et j'ai révoqué la résolution qui a créé les conditions permettant leur séjour dans ce pays », a indiqué M. Duque dans une allocution télévisée, transmise vendredi soir. « Cela signifie la fin immédiate de tous les avantages qui leur étaient accordés par l'Etat et l'activation des notices rouges d'Interpol », a précisé Duque, dont les propos ont été relayés, samedi, par la presse. Le chef de l'Etat colombien a indiqué avoir pris cette décision après avoir examiné avec le Conseil de sécurité nationale et les dirigeants de la communauté internationale la situation créée dans le pays par cet attentat dévastateur, ayant fait 21 morts, y compris l'auteur, et 68 blessés. Duque a également remercié le gouvernement cubain pour sa solidarité à la suite de cette attaque, tout en l'appelant à « rendre effectifs les mandats d'arrêt à l'encontre des terroristes qui se trouvent sur son territoire et à les livrer à la police colombienne ». La capitale colombienne a été frappée jeudi par un attentat à la voiture piégée, le plus sanglant des 16 dernières années. L'attaque qui a visé l'Ecole des cadets de la police « Général Francisco de Paula Santander » à Bogotá, a été attribuée par le gouvernement à la guérilla de l'ELN. D'après le ministre de la Défense, Guillermo Botero, l'auteur de l'attentat, répondant au nom de José Aldemar Rojas Rodríguez (56 ans), « faisait partie du front Domingo Laín Sáenz », l'un des plus puissants de l'ELN, opérant dans la région d'Arauca, où il a perpétré de nombreuses attaques contre des infrastructures pétrolières. Classée sur la liste des organisations terroristes internationales, établie par le Département d'Etat américain, l'ELN compte, selon des estimations officielles, entre 1.500 et 1.800 combattants.