Avec seulement 138 médecins légistes en formation dans tout le pays, la nécessité de réformer le système éducatif et d'améliorer les conditions de rémunération est plus évidente que jamais pour revitaliser ce secteur critique, a indiqué lundi le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants, Ouahbi a souligné des insuffisances notables en termes de médecins légistes. « Il est très limité, à tel point qu'il n'est pas possible de disposer d'un médecin légiste dans chaque province », a révélé le ministre. Pour remédier à cette situation, Ouahbi a mis en œuvre un décret visant à former rapidement des médecins généralistes pour accomplir des tâches de médecine légale. En outre, un appel a été lancé à l'enseignement supérieur pour qu'il introduise cette spécialité dans les facultés de médecine. Néanmoins, l'intérêt des étudiants pour ce métier reste faible, principalement en raison des rémunérations peu attractives. « Les salaires ne dépassent pas 100 dirhams par autopsie », a-t-il souligné, ce qui limite l'attrait de la spécialité. Actuellement, le pays dénombre seulement 138 médecins légistes en formation, dont 75 spécialisés dans la médecine légale des morts et 63 dans celle des vivants, a dévoilé le ministre. Selon le responsable, le projet mis en place vise à former 200 médecins supplémentaires tout en proposant d'autres programmes de formation, afin de répondre aux exigences pressantes de ce secteur crucial pour la justice et la sécurité. La question de la sécurité publique émerge également comme une préoccupation majeure, particulièrement face à la montée alarmante du port d'armes blanches. Des incidents tragiques, tels que la mutilation d'un policier à Agadir et la défiguration de jeunes femmes, ont profondément choqué l'opinion publique. En réponse, Ouahbi a assuré que les mesures judiciaires se renforcent, avec un durcissement des sanctions. Il a expliqué que le gouvernement s'apprête à élargir la définition légale d'une arme, incluant désormais tout instrument apte à infliger des blessures, tout en prévoyant un renforcement des peines associées aux infractions liées au port d'armes blanches. Parallèlement, la problématique des chèques nécessite une gestion délicate afin de préserver cet outil essentiel aux transactions commerciales. Des préoccupations ont été soulevées concernant leur criminalisation, un phénomène que le ministre a qualifié de « déclin du chèque », qui pourrait avoir des répercussions néfastes sur l'économie. En proposant une approche progressive, le gouvernement envisage d'accorder aux citoyens la possibilité de redresser leur situation lorsque cela est justifié, a-t-il indiqué. Parmi les mesures envisagées figurent la cessation des poursuites dès le remboursement intégral du montant du chèque, la requalification des litiges relatifs aux chèques entre conjoints en tant que différends civils, ainsi que l'adoption de sanctions alternatives, telles que l'utilisation de bracelets électroniques, en substitution à l'incarcération immédiate.