La question du tunnel tant attendu de Tizi n'Tichka devant relier Marrakech à Ouarzazate a été soulevée au parlement en présence du ministre de l'Equipement et des transports. Relevant que ce grand projet est toujours en phase d'étude, Abdelkader Amara annonce une durée de dix ans pour achever les travaux. « Les études se poursuivront pendant des années », a déclaré Abdelkader Amara en réponse à une question orale du groupe parlementaire PJD à la Première chambre. Le responsable gouvernemental précise que son ministère travaille toujours sur l'étude préliminaire des deux trajets à emprunter sous les monts du Haut-Atlas occidental. « L'un des deux trajets débutera à partir de la vallée d'Ourika et s'étendra sur 10 kilomètres », précise le ministre. C'est le trajet le plus optimal selon Abdelkader Amara, car « il permettra d'économiser jusqu'à 10% des coûts » et « permettra de réduire de 90 minutes le temps de transit entre Marrakech et Ouarzazate ». L'étude préliminaire évoquée par le ministre de l'Equipement et des transports s'élève à 8 milliards de DH, tandis que l'achèvement du tunnel est prévu dans 10 ans. Un vieux projet colonial Rappelons qu'au cour d'une réunion avec les députés de Draâ-Tafilalet en novembre dernier, Saâd-Eddine El Othmani avait assuré que son gouvernement envisage sérieusement la mise en œuvre d'une liaison routière plus sûre entre Marrakech et Ouarzazate. La Route nationale 9 reliant les deux villes et passant par le col de Tichka représente depuis de nombreuses années un obstacle à la fluidité du trafic entre les régions du sud-est marocain et Marrakech, poumon économique du centre du royaume. Depuis la fin des années 1940, les autorités françaises de Protectorat au Maroc avaient mis sur la table deux projets pharaoniques, consistant à relier Marrakech à Ouarzazate et à Taroudant par deux tunnels passant au-dessous de Tizi n'Tichka et Tizi n'Test. Deux projets restés en suspens depuis cette période. Après avoir entamé les travaux de forage sur un kilomètre dans le cadre du chantier de Tizi n'Tichka, les études sur la forme et le coût se sont mystérieusement enlisés, jusqu'à ce que le gouvernement El Fassi (2007-2011) rouvre le dossier.