Le prix de la banane en Algérie connaît des hausses vertigineuses en ce mois de Ramadan. Ce fruit qui fait souvent polémique dans le pays est au cœur d'une politique économique défaillante du pays. Mais si pour certains la hausse s'explique uniquement par les spéculateurs, en réalité, les causes seraient diplomatiques et en relation avec le Maroc. Comme chaque année, la banane fait polémique en Algérie. Ce fruit, souvent inaccessible pour le portefeuille des Algériens, est devenu encore plus réservé à des classes fortunées. Son prix est passé de 400 à 800 dinars voire 850 dinars en cette deuxième semaine de Ramadan, soit le double du prix d'il y a un mois. Ces prix sont l'équivalent de plus de 50 dirhams le kilogramme. Aussitôt des appels aux autorités ont été lancés pour réguler les prix sur les marchés et intensifier les contrôles. Et sont apparues des descentes de chaînes de télévision algériennes réalisant des reportages pour pointer du doigt des « spéculateurs ». Mais les autorités n'ont pas réagi pour expliquer ce phénomène qui se répète en Algérie. Elles ont répondu autrement, en annonçant une descente des agents des services de contrôle économique et de lutte contre la fraude, et de la police qui a donné lieu à la saisie de 27 quintaux de banane dans la Wilaya de Tipaza. Pour la presse algérienne, citant des commerçants ou des associations de consommateurs, ce sont les spéculateurs qui seraient à la source de cette hausse vertigineuse des prix de la banane. Elle estime que les prix de ce fruit sont stables sur les marchés internationaux, justifiant qu'il n'existe pas de raison logique d'une hausse aussi importante. Cependant, la hausse des prix qui concernent uniquement la banane et pas d'autres fruits importés pose des questionnements. Si les spéculateurs, les importateurs, et les propriétaires de chambres froides, ajoutaient des marges ou stockaient les bananes pour que la demande augmente, créer un semblant de pénurie, comme l'avancent certaines sources, il est à se demander pour quelles raisons, ils ne le font pas avec d'autres fruits. Il semblerait que l'explication de ce phénomène trouve son sens dans les informations du journaliste algérien exilé en France Abdou Semmar qui a révélé que la raison n'est pas économique, mais diplomatique. « C'est un fruit qui illustre la faillite totale de la gestion économique du pays », a déclaré le journaliste dans une récente vidéo publiée sur YouTube. Il a rappelé qu'en trois jours, depuis le début du mois de Ramadan, le prix de la banane a atteint les 600 dinars en Algérie. Selon lui, cette hausse est due à une raison diplomatique et pointe « les conséquences désastreuses des décisions diplomatiques irrationnelles sur le portefeuille des Algériens ». « À chaque augmentation de prix, on parle toujours de la mafia des spéculateurs, de la main invisible de ces spéculateurs, de mafias malintentionnées. C'est toujours la faute d'une mafia invisible qu'on ne voit jamais », s'est-il étonné, ajoutant qu'il y a une intention de désigner des responsables, et « ce sont toujours les commerçants qui sont blâmés » et qui ils attribuent les hausses des prix. Pourtant, Abdou Semmar avait expliqué deux mois avant le début du mois du Ramadan qu'une crise des prix de la banane en Algérie se profilait à cause de décisions diplomatiques du régime algérien. En cause, toujours le dossier du Sahara, qui guide toutes les décisions de la politique algérienne. Il a expliqué que cette hausse revenait à la décision de l'Algérie de suspendre ses relations diplomatiques avec l'Équateur et le Panama, deux nations qui ont récemment modifié leur position en faveur du Maroc sur le Sahara. « Ces décisions (de suspendre les relations diplomatiques, NDLR) suscitent de nombreuses interrogations, car ni l'Équateur ni le Panama ne sont des acteurs géopolitiques majeurs dans la région maghrébine ou sur la scène régionale », souligne Semmar. La décision de suspendre les relations diplomatiques avec les deux pays remonte à octobre et novembre 2024, et l'article d'Algérie Part, le média d'Abdou Semmar, avait annoncé un mois plus tard les conséquences directes que ces décisions auraient sur les prix de la banane en Algérie, notamment parce que ces deux pays sont de grands producteurs de ce fruit, notamment l'Equateur qui en est le premier exportateur mondial. C'est donc une raison éminemment diplomatique, qui explique cette hausse des prix de la banane et n'a aucune relation avec les commerçants qui voient aujourd'hui leurs marchandises menacées par les autorités de saisie pour masquer les réelles causes provoquées par le régime algérien et sa folie furieuse contre le Maroc et son obsession pour le polisario.