Longtemps associée aux pays asiatiques de tradition purement rizicole, la culture du riz prend de plus en plus de place dans les choix agricoles de la région de Rabat-Salé-Kénitra. Bien que pratiquée dans cette région depuis la fin des années 1940, la riziculture semble enfin trouver son chemin vers l'émergence grâce aux efforts combinés des différentes parties concernées. Elle revêt ainsi une importance socio-économique indéniable d'autant plus qu'elle génère des revenus stables pour 2.500 agriculteurs et plus de 1,2 millions de journées de travail chaque année, dont 87% en amont et 13% en aval pour la seule région du Gharb. La superficie totale aménagée pour cette culture tourne autour de 12.000 ha dans le périmètre du Gharb en grande hydraulique. Elle est constituée de sols hydromorphes d'anciennes merjas où le drainage est difficile à cause de son coût très élevé. La culture rizicole constitue en effet la seule activité permettant de valoriser au mieux ce type de sols, considérés comme des terres marginales avant leur aménagement. D'après la direction régionale de l'agriculture de Rabat-Salé-Kénitra, la filière a dégagé une valeur ajoutée totale de l'ordre de 117 millions de dirhams en 2017 contre 83 millions en 2008, soit une hausse significative de 41%. Dans une interview accordée à la MAP, le directeur régional de l'Agriculture, Aziz Bellouti, a souligné que cette culture contribue grandement à la sécurité alimentaire et permet notamment de sécuriser l'approvisionnement alimentaire. Il a à cet égard précisé que la région compte six rizeries dont cinq opérationnelles à l'échelle des deux périmètres du Gharb et du Loukkos. Au volet des atouts, Bellouti a évoqué entre autres la diversification des activités et des sources de revenus par la pratique en parallèle d'un élevage mixte ovin-bovin porté par l'installation du bersim immédiatement après la moisson du riz. Le tissu productif est constitué de coopératives de la réforme agraire avec 75% de la superficie emblavée et de producteurs melkistes ou collectivistes qui en détiennent 25%. Au niveau du périmètre de Loukkos, la production est assurée par une seule unité privée exploitant en moyenne une superficie de 1.500 hectares. La région du Gharb contribue à hauteur de 75% à la production nationale qui est en passe de couvrir actuellement plus des deux tiers des besoins de la consommation nationale.