Après de longues délibérations, la commission d'homologation des prix des produits de tabac manufacturé a récemment tranché sur une décision ayant des répercussions sur le coût des cigarettes au Maroc à partir du 1er janvier 2025. Cette décision s'inscrit dans le cadre du budget 2025, élaboré par le gouvernement, qui cherche à mobiliser des ressources financières sans recourir à de nouvelles taxes directes. Ainsi, à compter de janvier 2025, le prix d'un paquet de cigarettes augmentera de 0,5 à 10 dirhams, en fonction de la marque. Actuellement, un paquet de cigarettes "américain" de 20 unités est vendu en moyenne à 35 dirhams. Cette politique d'augmentation des prix du tabac, adoptée par les autorités, semble toutefois devenir de plus en plus décalée par rapport aux réalités économiques, d'autant que la contrebande de cigarettes semble prospérer dans le Royaume. À partir du 2 janvier 2025, un paquet de "Casa" sera proposé à 29 dirhams, tandis que les fumeurs les plus aisés devront dépenser 135 dirhams pour un paquet de Chesterfield I (100 unités), soit une hausse par rapport aux 125 dirhams de 2024. La marque très prisée des jeunes, Camel Silver, passera à 35 dirhams, contre 34,5 dirhams auparavant. Certains paquets, comme le Camel Yellow, demeureront à 34,5 dirhams. Le Marlboro Red Beyond, ainsi que le Marlboro Blue Beyond, verront leur prix augmenter légèrement, passant de 40 à 41 dirhams. Cette hausse des prix s'inscrit dans une démarche fiscale plus large, visant à réduire la consommation de tabac en alourdissant son coût. Cependant, bien que cette stratégie soit souvent mise en avant comme un levier pour diminuer la consommation, les effets observés jusqu'à présent semblent loin de correspondre aux objectifs initiaux. En effet, les augmentations successives n'ont pas vraiment réduit la consommation, et certains observateurs soulignent que l'inverse semble se produire, avec une intensification du marché parallèle. Quant à l'impact de cette mesure sur la population, les opinions divergent. Certains estiment que cette hausse risque de précariser davantage les fumeurs, étant donné la difficulté de se sevrer du tabac. D'autres, plus modérés, suggèrent que l'attention des autorités devrait se tourner davantage vers la prévention, plutôt que d'augmenter sans cesse les prix. Parallèlement, certains plaident pour une interdiction stricte de la publicité sur les produits du tabac et les cigarettes électroniques, afin de réduire leur exposition et de limiter leur consommation. Cependant, un point semble faire l'unanimité : cette nouvelle politique de hausse des prix va certainement favoriser le marché parallèle, avec de nombreux fumeurs se tournant vers la contrebande pour acheter des cigarettes à des prix nettement plus bas. Il convient de rappeler que, malgré ces tensions autour de l'augmentation des prix, l'impôt sur le tabac demeure une source de revenus significative pour l'État, en particulier grâce à la taxe appliquée sur les boissons alcoolisées. La commission en charge de l'homologation des prix se réunit périodiquement pour établir les tarifs de vente du tabac au Maroc, contribuant ainsi au financement du budget de l'État tout en répondant à des objectifs fiscaux et de santé publique.