La première section du Tribunal provincial des Baléares a rendu son verdict dans l'affaire de l'atterrissage forcé d'un avion « Air Arabia » à l'aéroport de Palma en 2021. Sur les 24 accusés initialement impliqués, 17 ont été condamnés, tandis que les 7 autres, toujours en fuite, n'ont pas comparu devant la Cour. Les faits remontent au 5 novembre 2021, lors d'un vol reliant Casablanca (Maroc) à Istanbul (Turquie). Les prévenus avaient orchestré un plan via un réseau social pour simuler une crise médicale en plein vol. L'objectif : provoquer un atterrissage d'urgence en Espagne et entrer illégalement sur le territoire espagnol. Le Tribunal a condamné les passagers incriminés pour « contrainte et sédition aérienne », ainsi que pour un délit mineur de « mauvais traitements ». Pour le chef d'inculpation de « sédition aérienne », 11 passagers ont écopé de 14 mois et 12 jours de prison, 2 passagers ont été condamnés à 14 mois et 2 jours de prison, et 2 autres à une peine de 13 mois et 9 jours. Ces peines ayant déjà été purgées, aucun des condamnés ne retournera en détention. Par ailleurs, pour « mauvais traitements », une amende-peine de 40 jours avec un tarif journalier de 4 euros est imposée à chacun des condamnés. Le passager ayant simulé une crise de diabète a également été condamné pour « crime contre les droits des citoyens étrangers ». Il devra payer une amende de huit mois, à raison de 4 euros par jour. Enfin, deux autres individus, qui avaient aidé deux passagers évadés en les transportant dans une camionnette, ont également été reconnus coupables du même crime et condamnés à des amendes similaires. L'atterrissage d'urgence avait été déclenché suite à une prétendue crise médicale impliquant l'un des passagers, présenté comme étant en « coma diabétique ». Une fois les portes de l'appareil ouvertes, une vingtaine de jeunes hommes s'étaient précipités sur les pistes, provoquant une paralysie des opérations aéroportuaires pendant près de quatre heures. L'enquête a révélé l'existence d'un groupe Facebook où des volontaires avaient été recrutés pour réaliser cette opération d'entrée illégale en Espagne. Le mode opératoire exposé sur le réseau social correspondait précisément aux faits survenus ce jour-là. L'incident, sans précédent, avait initialement conduit à l'arrestation et l'emprisonnement d'une douzaine de personnes pour sédition. Cependant, ces charges avaient été réévaluées après une réforme législative sur ce crime.