Le Parlement européen (PE) a mis fin à l'existence de l'intergroupe « Sahara occidental », qui était l'un des instruments de pression et de lobbying qu'utilisait l'Algérie au sein de l'Hémicycle européen afin de promouvoir les thèses séparatistes au Maroc. Le 12 novembre dernier, la commission des présidents a officialisé la dissolution de ce groupe, et la décision devrait être rendue officielle après publication lors de la prochaine plénière du Parlement européen. Depuis sa création il y a vingt ans, l'intergroupe « Sahara occidental » qui avait succédé à un autre intergroupe similaire intitulé « Paix pour le peuple sahraoui », rassemblait des eurodéputés engagés en faveur des séparatistes du polisario et proches du régime algérien, et surtout contre le Maroc et son intégrité territoriale. Mais depuis que l'Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara, a changé de position sur ce dossier épineux en reconnaissant sa souveraineté, et surtout avec la position exprimée par la France, il n'y avait plus de raison de garder un intergroupe qui ne représente pas la majorité des voix des élus des pays représentés au sein du PE. En effet, c'est l'arc des démocrates et des libéraux, à travers le groupe Renew Europe et les eurodéputés socialistes espagnols du PSOE qui n'ont pas été favorables à la reconduction de cet intergroupe, votant en masse contre. Le polisario qui s'était enorgueillit du récent arrêt de la Cour de justice européenne concernant les accords commerciaux (agricoles et de pêche) liant les pays européens au Maroc, vient d'être confronté à la réalité des positions de principe des Etats européens qui ont défendu le partenariat avec le Royaume aussitôt l'arrêt rendu. Alors que la milice séparatiste avait déjà commencé à tenter de faire son plaidoyer devant les 27 pour les convaincre de ne pas reprendre d'accord avec le Maroc ou encore de se proposer comme 3ème partie, la douche est froide. Les milieux du polisario en Europe sont fortement secoués par cette décision, car en supprimant cet intergroupe, les séparatistes sont privés d'un moyen d'influence sur le dossier du Sahara, même si en réalité, le grand perdant reste l'Algérie. Seul et unique soutien de la milice séparatiste du polisario, le régime algérien perd toute possibilité de court-circuiter le Parlement européen et ses décision, ne peut plus s'ingérer dans ses affaires internes sous la bannière de cet intergroupe. La suppression de ce groupe au sein du Parlement européen est non seulement un signal fort de l'émancipation de cette institution des manigances algériennes, elle reflète aussi une tendance claire des pays formant l'Union européenne à soutenir le Maroc dans la défense de son intégrité territoriale. Cette décision marque l'érosion du lobby algérien anti-marocain en Europe et reflète l'attachement de l'Union européenne à son partenariat avec le Maroc. Les Européens, à travers leurs institutions, montrent ainsi une tendance positive quant aux enjeux et aux intérêts nationaux du Maroc et un positionnement qui tend vers le réalisme politique dans le dossier du Sahara.