Quelques mois après son entrée dans l'espace Schengen, la Bulgarie devrait commencer à contrôler un peu plus ses frontières, notamment celle avec la Turquie. L'objectif affiché est de réduire de 70% le flux des migrants cherchant à accéder aux pays de l'Union européenne. Sofia devrait renforcer les contrôles frontaliers tout le long de sa frontière avec la Turquie, dans le cadre d'un plan gouvernemental qui prévoit la mise en place de près de 1.000 agents de surveillance supplémentaires. Pour rappel, la Roumanie et la Bulgarie sont les deux derniers pays à avoir rejoint l'espace Schengen de libre circulation. Depuis le 31 mars, les deux pays d'Europe abolissent les contrôles aux frontières aériennes et maritimes avec les autres Etats membres. Dans des déclarations rapportées par le site local « Fakti », le chef de la police des frontières bulgare, Anton Zlatanov, a indiqué que son pays déploiera, en plus de 1 000 agents de surveillance, « environ 100 policiers en provenance de Bulgarie, de Roumanie, de Hongrie et d'Autriche le long de la frontière avec la Turquie » pour mettre à bien cette nouvelle stratégie gouvernementale. L'agence de gardes frontières européenne Frontex devrait venir soutenir cet élan gouvernemental bulgare avec près de 600 agents de surveillance dans le pays pour surveiller les frontières extérieures de l'Union européenne. Avec des frontières plus opaques, la route migratoire à travers les Balkans, empruntée par des migrants maghrébins, dont marocains pour rejoindre les pays européens, devrait être plus difficile à traverser. L'Union européenne a misé ces dernières années sur une nouvelle stratégie de lutte contre la migration illégale, et l'ajout de pays comme la Bulgarie à l'espace Schengen, permet aux 27 de protéger davantage leurs frontières au niveau des pays de l'Est après que la route traditionnelle empruntant la méditerranée semble être moins populaire. Les pays de l'UE ont en effet signé des accords avec plusieurs pays du sud, incluant de larges financements, notamment la Tunisie, afin de contrer l'afflux de migrants vers les pays du sud de l'Europe. En faisant rejoindre la Bulgarie à l'espace Schengen, l'UE se dote d'un levier d'action pour mieux protéger ses frontières à l'Est et éviter d'en faire un pays de transit. Cela permet notamment de débloquer des financements et de mobiliser ses ressources humaines, et les dernières technologies en matière de contrôles de frontières pour empêcher l'entrée de migrants illégaux qui auraient privilégié l'entrée à travers la Turquie. A noter que les Européens ont également conclu des accords avec la Turquie pour gérer cette même problématique de migration clandestine, toutefois, ils estiment que la zone des Balkans est devenue poreuse d'où ces mesures.