Les élections présidentielles américaines de 2024 se profilent à l'horizon, le monde entier s'interroge sur les répercussions potentielles qu'un changement de locataire à la Maison Blanche pourrait avoir sur la scène internationale. Cependant, une constante demeure, la politique des Etats-Unis envers le Maroc devrait rester inchangée, indépendamment des résultats du scrutin de ce mardi 5 novembre 2024. Tous les regards se tournent vers l'élection présidentielle de 2024 aux Etats-Unis, avec le républicain Donald Trump et la démocrate Kamala Harris comme candidats. Ce scrutin aura des répercussions majeures sur la scène internationale, mais qu'en sera-t-il du Maroc ? Selon le politologue Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la FSJES de Rabat et directeur général du Journal Africain des Sciences Politiques, les relations entre Washington et Rabat reposent sur un socle solide d'intérêts partagés et de respect mutuel. Il explique à Hespress FR que ce partenariat stratégique transcende les administrations et les affiliations politiques de cette première puissance mondiale. Quel que soit le président élu, les intérêts convergents des deux pays dictent une continuité diplomatique, souligne-t-il, tout en rappelant que le Maroc fut l'un des premiers pays à reconnaître l'indépendance des Etats-Unis, cimentant ainsi des liens diplomatiques consolidés et profonds. Sur le plan géopolitique, poursuit l'expert, le Maroc occupe une position clé en Afrique, jouant un rôle crucial dans la stabilité régionale. « Le Royaume s'érige en acteur majeur dans la lutte contre les menaces transnationales telles que le trafic d'êtres humains, le trafic de drogues et le crime international. Ces facteurs renforcent l'importance de la coopération bilatérale avec les Etats-Unis« , indique El Ouardi. Concernant la question de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, la reconnaissance américaine, actée formellement, devrait persister, note le politologue. Il précise que « Washington a pris acte des réalités historiques, consolidant sa position sur ce dossier qui représente une cause nationale. Cette reconnaissance est perçue comme un ancrage dans la politique étrangère américaine vis-à-vis du Maroc, peu susceptible d'être renversé« . Globalement, ces élections attirent, sans aucun doute, l'attention mondiale, étant donné que les résultats redéfiniront l'orientation de la politique américaine, tant au niveau interne qu'externe, affirme-t-il. Selon notre interlocuteur, ces résultats sont cruciaux, car ils influeront sur de nombreux enjeux pressants, notamment les dynamiques au sein de l'OTAN et les crises complexes qui se déploient au Moyen-Orient. « Le prochain président devra affronter des tâches ardues pour établir un équilibre et pour redéfinir la cartographie des relations extérieures américaines. Cette mission sera difficile, qu'il s'agisse de Kamala Harris ou de Donald Trump, car le monde est en proie à divers conflits influençant l'ordre international, évoluant dans un contexte de grande incertitude« , ajoute le professeur. Et de préciser: « Nous devrons analyser en profondeur le discours post-électoral du futur président américain, qui apportera des éclaircissements sur sa stratégie tout au long de son mandat. La priorité sera de réhabiliter les relations extérieures des Etats-Unis, un objectif partagé par les deux candidats, avec des implications économiques, politiques, stratégiques et diplomatiques« . Ainsi, la cartographie des relations internationales ne sera pas aisée à gérer pour Kamala Harris ou Donald Trump, le monde étant en pleine transformation vers un nouveau modèle international et un système de gestion des conflits en mutation. « Ce contexte inclut des défis comme les changements climatiques, la lutte contre la cybercriminalité, les flux migratoires, le blanchiment d'argent, et d'autres problèmes globaux. Les Etats-Unis en tant que leader dans la gestion des affaires internationales et puissance mondiale, doivent comprendre que le futur président devra naviguer dans un paysage complexe de défis mondiaux croissants. Nous attendons avec impatience les résultats de ces élections« , conclut El Ouardi. Par ailleurs, les partenaires traditionnels et historiques de Washington, en Europe, en Afrique ou en Asie, aspirent tous une présidence qui réaffirme l'engagement des Etats-Unis envers le multilatéralisme et un ordre mondial fondé sur des règles. Bien que Donald Trump soit affilié au Parti républicain, de nombreux observateurs lui accordent un léger avantage sur sa concurrente, Kamala Harris. Cette perception est en grande partie attribuable à son expérience en tant qu'ancien président ainsi qu'à ses relations diplomatiques solides et à sa gestion reconnue du secteur de l'économie.