Engagé à pallier les défaillances des saisons agricoles précédentes, Ahmed El Bouari, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et des Forêts, a promis de faire de cette saison un véritable succès. Il a annoncé que son ministère a mis en place une série de mesures pour assurer la réussite de la saison agricole, face aux grands défis auxquels elle est confrontée, notamment la rareté de l'eau et la hausse des prix des intrants agricoles. concernant en particulier la fourniture de facteurs de production (semences et engrais), le développement des chaînes de production, la gestion des eaux d'irrigation, l'assurance agricole, le financement et l'accompagnement des agriculteurs, ces mesures ambitionnent à alléger le fardeau pesant sur les professionnels. Parlant des semences, El Bouari a déclaré que "l'ambition est d'atteindre 5 millions d'hectares au cours de la saison agricole 2024-2025", précisant à cet égard qu'environ 1,26 million de quintaux de semences certifiées pour les cultures d'automne seront mobilisés à des prix de vente incitatifs soutenus par une réduction de 3 à 5 % par rapport à la saison agricole 2023-2024. Il a ajouté qu'au cours de cette saison agricole, le soutien aux semences sera élargi pour inclure de nouvelles variétés de céréales, d'aliments pour animaux et de légumineuses alimentaires, afin d'inciter les agriculteurs à adopter un système de rotation des cultures. Dans un contexte de sécheresse accrue, les réformes s'annoncent semées de difficultés. Les précipitations récentes et celles à venir permetteront-elles au royaume de surmonter cette sécheresse implacable ? Conscient de cet enjeu, le ministre a annoncé que "le programme national d'irrigation complémentaire pour les céréales se poursuivra, afin de contribuer à la sécurisation et à la stabilité des récoltes, avec l'objectif d'atteindre 1 million d'hectares d'ici 2030". En ce qui concerne l'assurance agricole multirisque climatique pour les céréales, les légumineuses et les cultures oléagineuses, le ministre a annoncé que l'objectif est de couvrir environ 1 million d'hectares, et de poursuivre le programme d'assurance multirisque pour les arbres fruitiers afin de sécuriser environ 50.000 hectares. Pour les engrais, le marché sera approvisionné avec environ 650.000 tonnes d'engrais phosphatés et 200.000 tonnes d'engrais azotés, aux mêmes niveaux de prix que ceux observés au cours de la saison précédente. D'autre part, El Bouari a affirmé que le ministère continuera à accompagner les producteurs pour faire de la saison agricole 2024/2025 une saison réussie pour les cultures sucrières, avec une superficie atteignant 45.000 hectares, en raison de l'amélioration de la situation hydrique de certaines zones. Il a également été décidé de rétablir l'augmentation des prix à 80 dirhams/tonne pour la betterave sucrière et à 70 dirhams/tonne pour la canne à sucre. Concernant la filière laitière, El Bouari a précisé que le ministère continuera d'apporter un soutien aux aliments composés destinés aux vaches laitières, et prolongera l'interdiction d'abattage de certaines femelles de races laitières. Un soutien financier sera accordé aux éleveurs pour l'acquisition de veaux de races pures importées et de veaux de races pures produits localement, ainsi que pour la mise en œuvre des accords spécifiques de soutien à la filière laitière dans le cadre du contrat programme 2021-2030. Pour la filière des viandes rouges, les droits d'importation appliqués aux bovins destinés à l'engraissement seront suspendus pour un maximum de 120.000 têtes jusqu'au 31 décembre 2024, et cette mesure sera poursuivie en 2025. Les éleveurs de bétail bénéficieront, également, d'un programme d'approvisionnement en animaux à travers la création et l'équipement de points d'eau, l'acquisition de réservoirs et de camions citernes, ainsi que la prise en charge des coûts de fonctionnement et d'entretien dans les régions concernées. Par ailleurs, le programme d'atténuation des effets du manque de précipitations pour la préservation du bétail se poursuivra, avec la distribution de 2,5 millions de quintaux d'orge subventionnée et de 2 millions de quintaux d'aliments composés, ainsi que l'approvisionnement en bétail par la création et l'équipement de points d'eau, et l'acquisition de réservoirs et de camions citernes avec la prise en charge de leurs coûts de fonctionnement et d'entretien.