La République démocratique du Congo élisait son prochain président lundi 31 décembre, et reste dans l'attente des premiers résultats du décomptage manuel des voix. Après les nombreux incidents qui ont marqué ces élections, les résultats risquent de rencontrer de vives contestations. Si les premiers résultats sont attendus pour samedi ou dimanche selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni), les clans ont déjà commencé à se livrer des batailles pour ceux s'autoproclameraient déjà gagnants. Premier à ouvrir la marche, le « dauphin » de Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, qui a été choisi pour succéder à l'actuel président qui ne peut plus se représenter pour un nouveau mandat. « J'ai déjà gagné. Je serai élu, c'est moi le président à partir de ce soir« , avait-il lancé en sortant du bureau de vote. De son côté, Martin Fayulu, lui a rétorqué qu' »il rêve debout« , devant la presse le soir même, demandant « est-ce que quelqu'un de sérieux peut dire que Shadary a gagné l'élection ?« . Si lui ne l'a pas clairement annoncé, il a pourtant ajouté que « nous avons été plébiscités par le peuple, et nous attendons les résultats. Nous avons notre centre de compilation interne« . Lundi 31 décembre, Pierre Lumbi, le directeur de campagne du candidat Fayulu a affirmé qu'il était largement en tête, sur « plus d'un tiers des bulletins de vote » qui ont été dépouillés sur le plan national, lors d'un point de presse. Félix Tshisekedi, l'autre candidat de l'opposition à la présidentielle, resté en retrait, a laissé Vital Kamerhe parler pour lui. Celui-ci a déclaré que « nous ne disons pas que nous avons d'ores et déjà gagné les élections » avertissant néanmoins des fraudes et du manque de transparence de ces élections très attendues, qui n'ont pas eu lieu depuis 2006. Durant les élections en République démocratique du Congo, beaucoup de dysfonctionnements ont été signalés, notamment dans le Sud-Kiv où quatre personnes ont été tuées alors qu'un agent électoral tentait de bourrer les urnes en faveur de Shadary, a fait savoir Vital Kamerhe, cet ancien président de l'Assemblée nationale, ex-candidat en 2011 et qui devrait prendre les fonctions de premier ministre si Félix Tshisekedi gagnait ces élections. Pour rappel, cette semaine, un sondage a donné Emmanuel Ramazani Shadary perdant au profit de Martin Fayulu. Ce grand pays d'Afrique restera dans le doute toute la semaine en l'attente des résultats provisoires.