Un an après le tragique séisme du Haouz, la région reste marquée par des cicatrices profondes, tant matérielles qu'humaines. Le 8 septembre 2023, ce tremblement de terre d'une magnitude de 6,8 a secoué le Maroc, laissant des milliers de familles sans abri, et des infrastructures réduites en ruines. La catastrophe a profondément marqué la population, notamment dans les zones rurales, où la lenteur des efforts de reconstruction peine à répondre à l'ampleur des dégâts. Pour subvenir aux besoins des 2,6 millions de sinistrés répartis sur cinq provinces, une aide mensuelle de 2 500 dirhams par foyer a été mise en place. Ce soutien a concerné environ 63 000 familles. Cependant, cette aide financière prendra fin le mois prochain, laissant place à une incertitude grandissante quant à l'avenir des sinistrés toujours en difficulté. Efforts gouvernementaux : entre engagement et défis Dès les premières heures suivant le séisme, le gouvernement marocain a mobilisé des ressources conséquentes pour venir en aide aux sinistrés. Des milliers de tentes ont été distribuées, des équipes de secours déployées, et un plan de reconstruction d'envergure a été promis. Les premières actions, bien que louables, se sont rapidement heurtées aux difficultés d'accès dans certaines zones reculées du Haouz, où les routes endommagées ont freiné les efforts. Un an plus tard, de nombreux villages sont encore en attente de solutions pérennes. Les projets de reconstruction sont en cours, mais la lenteur des travaux, combinée à une gestion parfois chaotique des fonds, a alimenté la frustration des habitants. Certaines familles vivent toujours dans des abris provisoires, exposées aux intempéries et aux difficultés quotidiennes. Une population entre espoir et résignation Si les efforts gouvernementaux sont indéniables, les attentes de la population locale, traumatisée et en quête de stabilité, semblent avoir été en partie oubliées. Le séisme a laissé des blessures psychologiques profondes, particulièrement chez les enfants et le manque de soutien psychologique n'a fait qu'accentuer le sentiment d'abandon ressenti par certains. Beaucoup espéraient des mesures plus rapides et visibles pour améliorer leur quotidien, mais la réalité sur le terrain est souvent plus complexe. De plus, l'arrivée des intempéries récentes dans la région n'a fait qu'aggraver la situation. Des pluies torrentielles et des inondations s'abattent sur cette région et rappellent cruellement à la population que la reconstruction est loin d'être achevée. Les abris temporaires, fragiles, ne résistent pas toujours aux assauts du climat, ajoutant une nouvelle couche de précarité pour les sinistrés. Les chiffres : entre promesses et réalité Officiellement, le gouvernement a annoncé que plus de 15 000 logements seraient reconstruits dans les zones les plus touchées. Cependant, un an après, à peine la moitié de ces projets sont réellement en cours ou terminés. Les retards s'accumulent, les financements tardent à arriver, et la coordination entre les différents acteurs reste un défi majeur. En parallèle, les efforts pour réhabiliter les infrastructures essentielles, comme les routes et les écoles, avancent à un rythme inégal. Les autorités se défendent en soulignant la complexité de la tâche, mais sur le terrain, la patience des habitants commence à s'effriter. Entre espoir et résilience Le séisme du Haouz a révélé des failles non seulement dans les infrastructures du pays, mais également dans la gestion des crises à long terme. Certes, les secours immédiats ont été exemplaires, néanmoins la reconstruction, elle, demeure chaotique et inégale. Le gouvernement doit non seulement accélérer les travaux, mais encore, mieux communiquer avec les populations locales pour rétablir la confiance. Par ailleurs, cette tragédie a mis en lumière l'importance d'une préparation plus rigoureuse face aux catastrophes naturelles. Le changement climatique intensifie les risques, et des politiques plus adaptées, des infrastructures résistantes et un accompagnement psychologique plus soutenu sont désormais indispensables. Reconstruire, mais aussi écouter Le défi de la reconstruction post-séisme ne se limite pas à la remise en état des bâtiments. Il s'agit aussi de reconstruire des vies brisées, de redonner espoir et dignité à une population qui se sent, un an plus tard, toujours laissée pour compte. Le gouvernement a fait des promesses, et des efforts ont été réalisés, mais la route est encore longue. L'écoute et l'accompagnement des habitants sont dorénavant essentiels pour transformer cette tragédie en une opportunité de renouveau. Le Haouz, un an après, attend toujours un vrai signe de renouveau, avec l'espoir que les promesses de reconstruction ne restent pas qu'un écho lointain dans les montagnes dévastées.