Le référendum constitutionnel qui devrait chambouler les Comores a été soumis au vote. « Les premières tendances sorties des urnes montrent que le +oui+ l'emporte largement », a indiqué le journal d'Etat Al-Watwan mardi, citant Mohamed Daoudou , ministre de l'Intérieur. Les responsable s'est ainsi félicité d' «une bonne participation » et annonce un taux de 63% et une majorité de votes positifs à la réforme sur la base des « 70% des bureaux dépouillés ». Pas moins de 300 000 électeurs étaient attendus dans les bureaux de vote pour se prononcer sur la réforme de la Constitution. Une réforme contestée qui devrait permettre entre autres au Président Azili Assoumani de briguer un nouveau mandat de 5 ans, l'islam comme « religion d'Etat », la suppression de la Cour Constitutionnelle et, la disparition des vice-présidents des 3 îles (Grande-Comore, Mohéli et Anjouan). Principal changement de cette réforme constitutionnelle: La présidence tournante (adoptée en 2001 suite à un climat d'instabilité politique) qui donnait la possibilité aux trois îles de l'archipel d'élire tous les 5, chacune son tour, le Président des Comores, va être modifiée. Le Président pourra, après la réforme, se présenter à un nouveau mandat de 5 ans également. Chez l'opposition, on dénonce un « bourrage » des urnes pour promouvoir le « oui ». Une tendance qu'ont remarqué plusieurs observateurs qui ont vu un taux de participation très faible. Plus tôt, l'opposition avait appelé au boycott du vote de cette réforme constitutionnelle qu'elle juge « illégale » et comme une constitution « taillée sur mesure » pour le président Azali, selon le secrétaire général du Parti Juwa, Ahmed el-Barwane. L'opposition a peur de voir naître en Azali, le colonel de 59 ans, un futur dictateur. La journée de vote de 30 juillet a été marquée par des violences et par le nombre minime des votants. Une ambiance tendue s'est sentie tout au long de la journée des votes. Dès le matin, dans le nord de la capitale, dans un quartier de Hankounou, un bureau de vote a été pris pour cible d'attaques à la machette et aux barres de fer. Un groupe d'une vingtaine d'hommes a cassé les urnes et un gendarme a été gravement blessé et amputé d'une main à la machette.