Le 1er septembre a marqué le 66è anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et la Russie. Une date symbolisant le poids de cette relation bilatérale qui a connu une dynamique positive et stable à travers les années. La diplomatie russe a, à cette occasion, mis en avant les liens profondément enracinés entre les deux pays, caractérisés par la solidarité. Les relations entre le Maroc et la Russie s'étendent sur 66 années de coopération, débutant à la fin des années 1950 pendant la guerre froide. Malgré son affiliation au bloc occidental, le Maroc a su maintenir des liens diplomatiques stables avec l'Union soviétique, montrant ainsi sa capacité à naviguer habilement dans un contexte international complexe. Cette occasion souligne le succès de Rabat et de Moscou dans l'élévation de leurs relations aux plus hauts niveaux, particulièrement sous le règne du Roi Mohammed VI, qui a adopté une vision élargie visant à diversifier les partenariats du Royaume pour inclure toutes les forces actives sur la scène internationale. Le Souverain a en effet voulu faire de la Russie un acteur important parmi les pays amis du Maroc, en témoignent ses deux visites en Russie, celle de 2002 et la plus récente en 2016, qui a permis de hisser les relations entre Rabat et Moscou à des niveaux considérables. Au fil des décennies, le Maroc a démontré une remarquable habileté diplomatique en gérant ses relations avec la Russie, adoptant une approche pragmatique et flexible face aux crises internationales tout en préservant la stabilité de ses relations bilatérales. Cette stratégie adoptée le Royaume, lui a permis de maintenir un équilibre délicat dans ses relations internationales, évitant de se compromettre dans les tensions entre l'Est et l'Ouest, comme en témoigne sa position neutre et retenue sur la crise en Ukraine, et qui a nettement été appréciée par la Russie. En retour, Moscou a affiché une attitude similaire sur la question du Sahara marocain, malgré ses relations étroites avec l'Algérie, un acteur majeur dans la création et la perpétuation de ce conflit. Ces dernières années, le rapprochement entre Moscou et Rabat sur la question du Sahara a même provoqué des tensions dans les relations algéro-russes. L'Algérie a adopté des positions inamicales vis-à-vis de la Russie comme en se rapprochant des Etats-Unis ou encore en critiquant les mercenaires russes de Wagner à plusieurs occasions. Dans le contexte des transformations mondiales actuelles, le Maroc et la Russie ont intensifié leur partenariat, notamment dans les domaines de l'énergie, de la sécurité alimentaire et de la technologie militaire. Le secteur de la pêche, crucial pour les deux pays, illustre bien cette coopération renforcée. Le Maroc, avec ses riches ressources halieutiques étendues sur 3500 km de côtes, et la Russie, dotée d'une expertise technologique avancée, collaborent pour améliorer leur compétitivité sur les marchés internationaux. La Russie, en tant que puissance maritime, considère le Maroc comme un partenaire stratégique pour diversifier ses approvisionnements en produits de la mer. De son côté, le Maroc compte sur la Russie pour compenser son manque de production de blé causée par l'absence de précipitations cumulées ces dernières années. Rabat a ainsi importé plus de 200.000 tonnes de céréales russes cette année, ce qui reflète l'importance croissante de la coopération économique entre les deux pays, le Maroc étant considéré comme l'un des premiers partenaires commerciaux de la Russie sur le continent africain. En outre, le Maroc et la Russie comptent également sur des échanges diplomatiques fréquents. L'on peut citer à titre d'exemple les rencontres de l'ambassadeur marocain en Russie, Lotfi Bouchaara avec Mikhail Bogdanov, représentant spécial du président russe ou encore ses discussions avec le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine. La Russie voit dans le Maroc un allié stable et un portail vers l'Afrique et le monde arabe. Ces rencontres soulignent l'engagement des deux pays à approfondir leurs relations et à aborder ensemble les questions régionales et internationales, y compris le dossier du Sahara marocain où la partie russe souligne l'importance de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable.