Depuis le début de l'année 2024, l'Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) a attribué un total de 3.029 licences, marquant une hausse significative par rapport aux 721 licences délivrées en 2023, conformément aux dispositions de la loi n° 21-13 encadrant les usages légaux du cannabis. Les données communiquées par l'Agence révèlent que parmi ces licences, 2.837 ont été octroyées à 2.659 agriculteurs pour la culture et la production de cannabis, contre seulement 430 en 2023. Par ailleurs, 192 licences ont été accordées à 98 acteurs, en comparaison aux 291 licences pour 138 acteurs en 2023. Les 192 licences sont comme suit : 60 pour l'activité de transformation, 49 pour la commercialisation, 39 pour l'exportation, 24 pour l'importation de semences, 18 pour le transport, une pour l'exportation de semences et une autre pour la création et l'exploitation de pépinières. L'ANRAC précise que les 98 bénéficiaires se répartissent entre 23 coopératives, 51 entreprises et 24 personnes physiques. En 2024, l'Agence a autorisé la mise en culture de 7,3 millions de semences de cannabis, sur la base de 26 licences d'importation délivrées par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), couvrant une superficie de 1.164 hectares au bénéfice de 100 coopératives de production, regroupant 1.520 agriculteurs. De plus, depuis le début de l'année, l'Agence a approuvé l'utilisation de 1.634 quintaux de semences locales de cannabis, connues sous le nom de « Beldia« , sur la base de 106 licences délivrées par l'ONSSA, pour une superficie de 1.916 hectares, bénéficiant à 106 coopératives de production regroupant 1.816 agriculteurs. L'utilisation de la variété « Beldia » a été autorisée en 2024 sur 1.916 hectares, en se basant sur les résultats préliminaires d'une étude réalisée avec l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), mettant en lumière les caractéristiques spécifiques de cette variété marocaine. Par ailleurs, l'ANRAC, en concertation avec l'ONSSA, a élaboré un protocole définissant les conditions rigoureuses nécessaires pour garantir l'usage de cette variété conformément aux normes réglementaires. Ce protocole impose au président de chaque coopérative de production, qui regroupe exclusivement des agriculteurs agréés par l'ANRAC, de soumettre une demande formelle à l'ONSSA et à l'ANRAC pour l'utilisation des semences de « Beldia« , avec l'obligation de tenir un registre de suivi des semences. De plus, chaque acteur doit s'engager, via un contrat de vente, à acheter la totalité de la production des agriculteurs membres de la coopérative ayant cultivé la « Beldia« . L'acteur s'engage également à conclure un contrat avec une entreprise pharmaceutique pour la vente de tous les extraits de la plante présentant un taux de tétrahydrocannabinol (THC) supérieur ou égal à 1 %, conformément à la loi n° 21-13. En cas de non-respect par l'entreprise pharmaceutique des obligations contractuelles, l'acteur devra détruire tous les extraits contenant un taux de THC supérieur ou égal à 1 % après le traitement industriel, ne conservant que ceux avec un taux de THC inférieur à 1 %. Enfin, l'acteur doit fournir les résultats d'analyses réalisées par un laboratoire accrédité par l'Agence, démontrant que le taux de THC de la production, après le traitement de la « Beldia« , est bien inférieur à 1 %.