Les résultats du Maroc aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ont été un véritable coup dur pour les Marocains. Le bilan est indéniable. Hormis la médaille d'or de Soufiane El Bekkali et la médaille de bronze des Lions de l'Atlas (équipe olympique), qui visaient pourtant l'or, les JO de Paris ont mis en lumière l'incapacité de nos fédérations sportives à former des athlètes compétitifs capables de briller sur la scène internationale. Depuis la clôture des JO, les présidents de ces fédérations se retrouvent sous le feu des projecteurs, faisant les gros titres des journaux et essuyant des torrents de critiques sur les réseaux sociaux. Certains pourraient arguer d'un manque de moyens financiers, mais les budgets alloués à ces fédérations sont considérables. D'autres tenteraient de justifier l'échec en évoquant leur récente prise de fonction. Cependant, il est frappant de constater que la plupart de ces dirigeants occupent leur poste depuis plus d'une décennie. Alors, où se situe réellement le problème ? Face à cette avalanche de critiques, au lieu de fournir aux Marocains une explication honnête de cet échec, comme le ferait tout dirigeant responsable dont les athlètes n'ont remporté aucune médaille à Paris, certains de ces « chefs » de fédération préfèrent rejeter la faute sur d'autres ou invoquer des « problèmes fondamentaux » internes. D'autres, allant plus loin, ont usé de leur pouvoir et des fonds, bien que ceux-ci ne leur appartiennent pas directement, pour exercer des pressions sur quiconque oserait critiquer leurs piètres résultats. Il veulent semer la « zizanie » Fouad Meskout, président de la Fédération Royale Marocaine des Luttes Associées (FRMLA), a pris la parole pour répondre aux critiques concernant la participation du Maroc aux Jeux Olympiques de Paris. Il a affirmé que son objectif principal n'était pas « de remporter des médailles, mais plutôt de se qualifier pour les compétitions internationales ». « Dès le début, nous n'avons pas vendu des illusions aux Marocains ou au ministère de tutelle en promettant une médaille olympique », a-t-il précisé dans une déclaration à Hespress. Meskout a tenu à souligner que la démission est une « culture » à laquelle il est « attaché », mais qu'il ne cèdera pas sous la pression actuelle, préférant mettre en avant les « réalisations » de son mandat. « Lever le drapeau blanc ne se fait pas sous la pression irrationnelle », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il est prêt à démissionner si les responsables sportifs estiment qu'il est la cause des problèmes. Mais pas que ! Le responsable a également critiqué les campagnes menées sur les réseaux sociaux contre les présidents de fédérations, les qualifiant de « criminelles » et « orchestrées par des individus anonymes cherchant à nuire ». » Ces personnes se trouvent dans des cafés, certains fumant du 'haschich' sans dévoiler leur identité. Ils se spécialisent dans des actes criminels portant atteinte aux individus et à leur dignité personnelle », a-t-il déclaré, notant que « ces individus sont sans emploi ni occupation et attendent l'occasion de semer le trouble et de créer des crises ». En réponse à la controverse liée à un post sur les réseaux sociaux, où il aurait demandé un « livreur de pizza » après l'échec des athlètes marocains, Meskout a expliqué que son compte avait été piraté. « Mon compte a été piraté pour publier ce post, utilisant mon nom en arabe à des fins criminelles », a-t-il expliqué, précisant que la Sûreté Nationale enquête sur l'affaire. Enfin, le président a évoqué la stratégie future de la fédération, affirmant que l'objectif est de former des champions pour atteindre le podium mondial. « Nous devons former des champions pour atteindre le podium mondial », a-t-il conclu, tout en appelant à une approche globale pour le développement du sport au Maroc. Soit tu parles de moi en bien, soit pas de PUB La déclaration de Meskot à Hespress a laissé transparaître une indifférence inquiétante, marquant un manque flagrant d'ambition, tant pour soi-même que pour le pays. Elle suggère une complaisance à se contenter des résultats « conclus » avec la tutelle, sans chercher à aller au-delà. Mais la véritable onde de choc est venue de la réaction d'Abdeslam Ahizoune, président de la Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme (FRMA), révélant une approche inquiétante de certains responsables influents : « ou tu parles de moi en bien, ou pas de pub » .Un chantage manifeste, pur et dur. Dans un geste surprenant et révélateur, Abdeslam Ahizoune a brandi l'« arme de la publicité » pour museler les voix critiques, tentant ainsi de contraindre les médias nationaux à détourner leur attention de l'échec cuisant du sport marocain lors des derniers Jeux Olympiques de Paris. Plutôt que d'affronter les critiques, Ahizoune a choisi d'exercer une pression inédite en utilisant le groupe « Maroc Telecom », dont il préside le conseil d'administration et où l'État détient une participation stratégique, pour suspendre les campagnes publicitaires sur les plateformes jugées trop critiques. C'est ainsi que le département commercial de l'entreprise éditrice de Hespress a été surpris de recevoir un message de l'agence publicitaire en charge des campagnes du groupe Maroc Telecom, suivi d'un appel direct, informant que toutes les publicités du groupe devaient être immédiatement retirées de Hespress. Cet « ordre » est tombé seulement quelques heures après la publication d'articles portant sur l'échec sportif du Maroc aux Jeux Olympiques de Paris 2024, et plus précisément sur les contre-performances en athlétisme, discipline « reine » du sport mondial. Mohamed Jadri, directeur de l'Observatoire du travail gouvernemental (OTRAGO), a exprimé son profond regret face à cette utilisation abusive des campagnes publicitaires pour régler des comptes personnels avec les médias. Dans une déclaration à Hespress, il a souligné que la gestion des publicités par un groupe de l'envergure de « Maroc Telecom » devrait être fondée sur une stratégie réfléchie et orientée vers un retour sur investissement, plutôt que sur des relations de convenance avec certains individus ou entités, dans une logique d'échange d'intérêts. Aussi, Jadri a fermement critiqué la résiliation des contrats publicitaires avec une institution médiatique sous prétexte qu'elle accomplit son travail avec professionnalisme, soulignant qu'un tel acte, s'il était confirmé, porterait gravement atteinte à la réputation de la direction du groupe de télécommunications et, par extension, à l'image du Royaume. Le directeur de l'Observatoire a également insisté sur l'urgence de mettre un terme à ces pratiques de pression par le biais de la publicité, pratiques qui risquent de mener les institutions médiatiques à la faillite, entravant ainsi leur rôle fondamental dans la société. Malgré les moyens financiers considérables alloués à cette fédération, les résultats sportifs des derniers Jeux Olympiques de Paris ont été décevants, et Abdeslam Ahizoune continue pourtant de présider cette institution depuis 18 ans. Pendant tout ce temps, il n'a pas tenu ses promesses de faire de la « reine des sports » un domaine d'excellence, ni de produire des champions capables de porter haut les couleurs nationales sur la scène internationale. Concernant Abdeslam Ahizoune, il a été nommé pour la première fois président de la Fédération royale marocaine d'athlétisme le 4 décembre 2006, succédant à Mohamed Aouzal, président du comité provisoire. Réélu pour un second mandat le 29 novembre 2010, il a ensuite enchaîné un troisième mandat le 29 janvier 2015, pour une durée de quatre ans. Il a été reconduit pour un quatrième mandat le 22 avril 2019, et a obtenu un cinquième mandat l'année dernière.