L'affaire Benalla n'en finit plus de malmener la République française. La droite et la gauche défendent toutes deux des motions de censure pour renverser le gouvernement d'Emmanuel Macron. Arrivé à son apogée, le combat contre la gestion maladroite du scandale Benalla se poursuit par deux motions de censures que la droite ainsi que la gauche ont déposées le 26 et 27 juillet au parlement. Les deux motions de censure devront être défendues et votées ce mardi 31 juillet. La première motion de censure émane de la droite, précisément de Christian Jacob du groupe LR (Les Républicains) qui a recueilli 90 autres signatures. Elle dénonce « une confusion des pouvoirs à la tête de l'exécutif », « une forme de subordination du Gouvernement face à la Présidence de la République » et « l'incapacité » du gouvernement Macron à « exercer ses responsabilités et pouvoirs institutionnels ». La seconde motion de censure, de gauche cette fois, est conjointe entre la France insoumise, la Parti de Gauche démocrate et républicaine, et la Nouvelle Gauche, qui eux n'ont pas assez de représentants au parlement et ont dû unir leurs forces pour avoir la possibilité de déposer cette motion. Pour eux, elle vise surtout à demander des explications au gouvernement surtout après que la Commission d'enquête sur cette affaire n'ait éclaté avant la fin de ses travaux. Pour la gauche « les députés de la République En Marche –parti d'Emmanuel Macron – ont fait obstruction au bon fonctionnement de la commission d'enquête parlementaire ». Pour justifier la motion de censure, la gauche déclare : « ils ont menti pour se protéger, nous avons cherché la vérité, ils ont refusé de s'expliquer, il ne nous reste plus qu'un moyen : la motion de censure ». Le premier ministre Edouard Philippe, devra s'exprimer devant le parlement avant que le vote pour les deux motions de censure ne soit lancé. Il répondra « factuellement et calmement tout en tenant un discours offensif » selon lui. Pour rappel, la motion de censure fait partie de l'attirail des parlementaires leur permettant de renverser le pouvoir. Pour qu'elle soit effective, elle doit être signée par un dixième des députés dans un premier temps, et se doit de recueillir une majorité des voix à l'Assemblée nationale deux jours après son dépôt. Dans le cas présent, les deux motions n'auront pas réellement de poids – les parlementaires le savent – puisque le camp Macron détient la majorité des sièges au parlement. A terme, les deux motions de censure qui n'auront sans nul doute, aucune suite, vont certainement alimenter le scandale et marquer le coup d'une crise arrivée au sommet de l'Etat qui a ébranlé l'image du Président Macron.