Le Maroc a choisi la société française Egis Rail pour piloter l'un des projets ferroviaires les plus ambitieux du pays : la ligne à grande vitesse reliant Marrakech à Kénitra, selon les informations révélées par Agrica Intelligence. Ce choix semble indiquer un tournant vers la technologie TGV française, marquant un revers significatif pour l'Espagne, dont l'entreprise Ineco, pourtant considérée comme la favorite, a été évincée malgré une offre financière plus avantageuse. Ce projet, visant à étendre le réseau ferroviaire à grande vitesse sur 450 kilomètres, représente un investissement majeur de 1 385 millions de dirhams (près de 130 millions d'euros) pour le gouvernement marocain. Aux côtés d'Egis Rail, la société française Systra et le groupe marocain Novec joueront également un rôle crucial dans la réalisation de ce chantier colossal. La décision de l'Office national des chemins de fer (ONCF) de confier ce projet à une entreprise française a surpris le milieu ferroviaire, d'autant plus que l'offre d'Ineco était inférieure de 6% à celle de la société lauréate. Ce retournement de situation survient peu après que le président français Emmanuel Macron a exprimé son soutien au projet marocain d'autonomie pour le Sahara, marquant un rapprochement notable entre Rabat et Paris. La presse ibérique a vivement réagi à cette décision, qualifiant le choix du Maroc de « coup dur pour l'Espagne« . Le Maroc prévoit une modernisation poussée de ses infrastructures ferroviaires et aéroportuaires d'ici 2030, année où il co-organisera la Coupe du Monde de football avec l'Espagne. Ce programme ambitieux comprend l'intégration de 168 nouveaux trains, dont 18 à grande vitesse, pour un budget global d'environ 14 milliards d'euros. Les entreprises espagnoles Talgo et CAF, ainsi que les sud-coréens Hyundai et les chinois CRRC et Aistom, participent également à ce vaste projet. La société française Systra et le marocain Novec, associés à Egis Rail, bénéficieront de ce contrat. En revanche, l'entreprise espagnole Ineco, qui avait déjà mené plusieurs projets au Maroc, tels que la rénovation de l'aéroport de Casablanca, ainsi que des projets en Arabie Saoudite comme la ligne Médine-Mecque, se voit privée d'une nouvelle opportunité de renforcer sa stature internationale. La décision de Rabat marque un tournant dans les relations internationales et économiques du Maroc, soulignant l'importance des alliances stratégiques dans le cadre des grands projets d'infrastructure. Le projet LGV Marrakech-Kénitra servira de test pour la coopération future entre le Maroc et la France, tout en offrant à Rabat une opportunité de consolider ses ambitions pour 2030.