Les funérailles de Fouad Chokor, haut commandant du Hezbollah tué lors d'une frappe israélienne, ont attiré une foule massive dans la banlieue sud de Beyrouth. Partisans et responsables du mouvement chiite se sont rassemblés pour rendre hommage au défunt et écouter le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, diffusé sur un grand écran. Parmi les figures présentes, le député Mohammad Raad, chef du groupe parlementaire du Hezbollah, était particulièrement remarqué. Nasrallah a commencé son discours par des condoléances adressées aux proches d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, assassiné à Téhéran. Il a ensuite déclaré : « Le but de l'ennemi était de tuer Sayyed Mohsen (Fouad Chokor)« , avant d'énumérer les sept morts : trois femmes, deux enfants, un homme de nationalité iranienne et le commandant du Hezbollah. Concernant la frappe à Haret Hreik, au sud du Liban, Nasrallah a fermement condamné l'agression israélienne, la qualifiant non seulement d'attentat mais aussi d'attaque directe contre des civils et des immeubles résidentiels dans la capitale libanaise. Il a rejeté les accusations israéliennes selon lesquelles cette attaque serait une réponse à un incident à Majdel Chams, où des enfants auraient été tués. « Nous démentons complètement avoir effectué cette frappe« , a affirmé Nasrallah insistant sur le fait que l'ennemi avait accusé le Hezbollah sans fournir de preuves tangibles. En évoquant les accusations liées à Majdel Chams, Nasrallah a dénoncé l'injustice de ces allégations, « qui cherchent à nuire à la résistance et à semer la discorde entre les druzes du Golan et la communauté chiite« . Il a souligné que cette frappe faisait partie d'une guerre plus large, représentant une réponse au soutien apporté par le Hezbollah à Gaza et au peuple palestinien. La réponse du Hezbollah Ainsi, Nasrallah a évoqué la détermination du Hezbollah et de ses alliés, notamment le mouvement Amal, le PSNS (parti social nationaliste syrien) et la Jamaa Islamiya, à poursuivre la bataille malgré les sacrifices. « Nous payons le prix de notre soutien à Gaza et au peuple palestinien, » a-t-il déclaré avant de prévenir Israël que la mort de Chokor et de Haniyeh marquait une nouvelle étape dans le conflit, avec des répercussions à venir. « Riez maintenant, mais vous pleurerez beaucoup, » a-t-il averti. Le leader du Hezbollah a affirmé que chaque commandant tombé en martyr serait rapidement remplacé, vantant la nouvelle génération de chefs formés par le mouvement. Nasrallah a également rappelé le rôle crucial de Chokor dans la création et les opérations du Hezbollah au Liban-Sud. En outre, Nasrallah a critiqué les objectifs du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, accusé de vouloir forcer le Hamas à se rendre en lui offrant des otages et des armes. « Cela n'arrivera pas. Nous ne nous rendrons pas, ni à Gaza, ni au Liban, ni au Yémen, » a-t-il martelé. Il a dans ce sens appelé à une pression internationale pour mettre fin aux agressions israéliennes à Gaza, la seule solution étant de stopper les hostilités. Il a, par ailleurs, demandé à ses frères de rester calmes, mais a assuré que la résistance reprendrait le combat dès le lendemain matin, se réorganisant pour une riposte coordonnée. « La résistance ne pourra que répondre à l'agression israélienne, » a-t-il affirmé, ajoutant que l'ennemi devait s'attendre à une réponse certaine. Enfin, le chef du Hezbollah a souligné que la décision de riposte dépendrait des réalités du terrain, recherchant une réponse réelle et stratégique plutôt qu'une réaction impulsive. « Nous recherchons une riposte réelle, pas factice. Nous recherchons une réponse très étudiée, » a-t-il conclu, suscitant des interrogations quant à la nature et à l'ampleur de la réponse du Hezbollah.