A l'occasion du 25ème anniversaire de son accession au Trône, le Roi Mohammed VI a prononcé un discours d'une portée particulière, reflétant avec force son engagement profond et indéfectible en faveur de la cause palestinienne. Ce discours se présente comme un vibrant message en faveur de la paix et de la justice pour le peuple palestinien. En alliant urgence humanitaire et vision politique, le souverain a non seulement affirmé la solidarité indéfectible du Maroc avec la Palestine, mais a également exposé les contours d'une stratégie globale pour résoudre une fois pour toutes le conflit israélo-palestinien. Le discours du Roi Mohammed VI est ainsi se présente comme une feuille de route stratégique en trois points essentiels, offrant à la fois une réponse immédiate aux crises humanitaires actuelles et une vision pour une paix durable dans la région. Ces principes, loin d'être des recommandations superficielles, sont des éléments cruciaux à même d'orienter les efforts diplomatiques et humanitaires futurs. Ainsi, le souverain a souligné en premier l'importance cruciale de mettre fin aux hostilités à Gaza tout en préparant le terrain pour un cadre politique propice à une paix juste et durable. En mettant en avant la nécessité de cesser immédiatement les combats et de répondre aux besoins humanitaires urgents, le Roi Mohammed VI a également affirmé que cette cessation des hostilités doit être accompagnée d'efforts soutenus pour établir les bases d'une paix pérenne. Cette approche reconnaît que la fin des violences est une condition préalable essentielle, mais non suffisante, pour instaurer une paix durable qui répond aux aspirations profondes des deux parties. Ensuite, le discours royal a mis en lumière la nécessité de raviver le processus de paix par le biais de négociations sérieuses et constructives, tout en excluant les extrémismes de tous bords. En appelant à une démarche diplomatique axée sur le dialogue et la coopération plutôt que sur les confrontations idéologiques, il a mis en avant l'importance de créer un climat favorable aux négociations. Cette position est un appel fort à l'action pour instaurer un cadre où les tensions extrémistes sont écartées, permettant ainsi des discussions plus productives et des avancées vers un accord équitable. En troisième lieu, le Roi Mohammed VI a réaffirmé la solution à deux États comme étant la clé pour garantir la sécurité et la stabilité à long terme dans la région. En insistant sur la nécessité d'une solution où Gaza fait partie intégrante d'un État palestinien indépendant, avec Al-Qods Oriental comme capitale, le Roi réitère une position claire et cohérente. Cette vision s'aligne sur le consensus international concernant la solution à deux États et démontre une volonté ferme de soutenir un cadre qui assure la reconnaissance et la mise en oeuvre des droits légitimes du peuple palestinien. Cause palestinienne : une constante pour le Royaume Dans son discours à la nation à l'occasion du 25ème anniversaire de l'accession au trône, le souverain a mis l'accent sur la question palestinienne et le drame vécu par la population de Gaza au cours des neuf derniers mois. Dans ce discours, le Roi « s'est exprimé en tant que Souverain du Maroc et en tant que Président du Comité Al Qods, poste qu'il occupe depuis son accession au Trône, en succession de son père, feu Hassan II, qui a été le premier à assumer cette responsabilit », indique à Hespress FR le professeur d'études stratégiques au Collège de défense nationale des Émirats arabes unis (EAU), Mohamed Badine El Yattioui. Le fait qu'une partie du discours du Trône ait été consacrée à la Palestine démontre, selon El Yattioui, « le rôle crucial joué par le Maroc dans ce conflit, notamment dans la préservation de l'identité islamique d'Al-Qods. C'est pour cette raison que Sa Majesté a insisté sur la nécessité de poursuivre tous les efforts possibles et nécessaires pour parvenir à un cessez-le-feu afin de soulager la population civile de Gaza, tout en initiant un processus politique de négociations afin d'atteindre l'objectif prôné par le Royaume du Maroc et de nombreux pays de la communauté internationale, à savoir la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967, incluant Gaza et la Cisjordanie et avec Jérusalem-Est comme capitale ». Ainsi, en tant que chef d'un Etat arabe et musulman, et en tant que Roi du Maroc, "le Souverain a tenu à rappeler cet élément qui est au cœur de la diplomatie marocaine", souligne le professeur d'études stratégiques. Et de poursuivre : « le fait qu'il insiste sur la cause palestinienne montre aussi que c'est une constante pour le Royaume, qui a une politique étrangère claire définie par le Souverain, qui a une vision à la fois stratégique et pragmatique, de parvenir à la solution la plus juste pour que les Palestiniens aient droit à leur propre Etat, seul moyen de parvenir à une forme de stabilité dans la région et d'éviter toutes les escalades impliquant des acteurs régionaux étatiques et non étatiques qui exercent des pressions et des surenchères tout à fait contre-productives ». Le Roi a levé toutes les ambiguïtés entretenues par les ennemis de la Nation De son côté, le professeur en droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université Ibn Tofaïl, Azzedine Hannoun, souligne qu'à travers ce discours, le souverain « a levé toutes les ambiguïtés entretenues par les ennemis de la Nation » et qu' « il est clair que la normalisation des relations avec Israël n'a pas du tout changé la position marocaine qui demeure constante et solide ». Le souverain a rappelé les fondamentaux de la position marocaine sur la question palestinienne « à savoir la solution des deux États avec un État palestinien incluant Gaza et qui a pour capitale Jérusalem Est. C'est la solution la plus juste et la plus durable qui tient compte des droits du peuple palestinien et son unité », rappelle le professeur de droit public. Aussi, fait observer M. Hanoun, le Roi Mohammed VI « a très bien mis en cause l'extrémisme (des deux côtés) comme source de la détérioration de la situation. C'est une voix de la sagesse qui a retenti à travers le discours royal. Les souffrances humaines ne devraient pas continuer et des vies humaines ne devraient plus être sacrifiées au nom de la haine entretenue par les fondamentalismes ».