Aïd Al Adha est au pas de porte. La fête musulmane du sacrifice vient avec son lot de joie et de dépenses. Pour 2018, l'offre est tout aussi présente que la demande. Toutefois, il faut savoir gérer son portefeuille, mais sa santé aussi. Selon les données de l'Association Nationale Ovine et Caprine (ANOC), l'offre du cheptel nationale pour l'année 2018 est plus que suffisante. En effet, l'offre du cheptel couvre 80 % de la demande nationale. Le Sardi toujours aussi populaire Hespress FR a fait un tour du côté des abattoirs de Casablanca. Pour ce qui est des prix par race, une fois de plus, le Sardi de Bni Meskine vient en tête avec des prix allants de 46 à 55 dirhams le kilo. Pour la race Bergui de Khouribga, il faut compter entre 44 et 47 dirhams le kilo. Nous avons ainsi pu constater une évolution au niveau des prix pour les deux races situées entre 1 dirham pour la race Bergui, et de 2 à 4 pour la race Sardi. Les « Tniyas » (veaux d'environ un an) sont proposés à des prix allants de 70 à 80 dirhams le kilo. Pour les amateurs de viande de chameaux, il faudra débourser grand, puisque ces derniers sont disponibles sur commande auprès de certains vendeurs de la ville à partir de 10.000 dirhams la bête. Selon les vendeurs, il est plus intéressant d'acheter la bête réservée au sacrifice en ville, cela réduit les charges liées au transport et à l'entretien des sacrifices. De plus, certains vendeurs nous ont déclaré que si le vendeur achète ses bêtes à un prix élevé, il est chose normale de les vendre à un prix cher, et vice versa. Les vendeurs proposent différentes garanties aux consommateurs. En effet, certains proposent de s'occuper du sacrifice jusqu'au jour J, en contrepartie d'une somme couvrant son entretien (nutrition, hygiène, santé et sécurité) jusqu'à 15 jours avant la fête. D'autres vendeurs s'engagent à échanger le mouton en cas de décès, blessure, ou si ce dernier n'est pas en bonne forme. L'ONSSA hausse le ton Suite au scandale des viandes vertes de l'année dernière, l'Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) a doublé de vigilance pour Aïd Al Adha 2018. Des centaines de consommateurs se sont retrouvés avec des viandes putrides à quelques heures du sacrifice en 2017. Si au début l'Office avait déclaré que cela est dû à une mauvaise congélation, l'ONSSA a récemment déclaré que les bêtes, dont les viandes ont viré au vert ont été dopées avec des contraceptifs, mais aussi nourries avec des excréments de poulets. Dans ce sens, l'ONSSA a déclaré que 70 % des cas d'infection étaient le résultat d'une alimentation à base d'excréments de poulets, 20 % dues à l'absorption de contraceptifs et 10 % par divers autres facteurs. En effet, l'Office a lancé, en février dernier, une campagne d'identification concernant 6 millions de têtes du cheptel national. À hauteur du 17 juillet, 3 millions de têtes ont été identifiées par les services compétents. Par ailleurs, plus de 95.000 éleveurs ont été identifiés à travers le royaume et jugés conformes aux dispositions de l'ONSSA pour l'engraissement des bêtes. Selon l'un des vendeurs que nous avons rencontrés, l'ONSSA a équipé le cheptel destiné au sacrifice de tags d'identification qui permettent de remonter jusqu'à la provenance des bêtes. Ainsi, il est facile de détecter les bêtes conformes et non conformes pour le rite du sacrifice musulman. Par ailleurs dans le cadre de la lutte contre les actions frauduleuses des chenaqas et autres intermédiaires, l'ONSSA exige maintenant que chaque bête dispose d'une attestation affirmant que cette dernière a eu tous ses vaccins et qu'elle a été validée durant les contrôles des vétérinaires et autres attachés de l'Office. Ainsi, dans le cas où un intermédiaire achète auprès d'un éleveur 100 têtes, il doit disposer de 100 certificats attestant de la validité des dites bêtes pour le sacrifice. Dans le cas contraire, il subira des pénalités allant de diverses amendes jusqu'à des peines d'emprisonnement. Ces initiatives rentrent dans le cadre des efforts de l'ONSSA afin de lutter contre les pratiques frauduleuses de certains individus qui cherchent à faire profit au détriment de la santé et du bien-être des consommateurs. Selon les vendeurs que nous avons rencontrés, certains intermédiaires font boire beaucoup d'eau aux bêtes avant la pesée afin d'augmenter leur poids. D'autres ont recours à des entailles superficielles dans la peau des bêtes et les gonflent à l'air pour un effet optique immédiat. Le commerce de Aïd Al Adha refait surface En plus des sacrifices, tout foyer qui se respecte doit faire emplette pour être prêt pour la fête. Ainsi, les grandes surfaces, petits commerces et les saisonniers se frottent les mains à cette occasion. Couteaux, pics à brochettes de différentes matières, grills, cordes, etc., tout le monde a chaussure à sa taille. Les prix du nécessaire vont de 5 dirhams la pièce de petit équipement, à plus de 30.000 dirhams pour de l'électroménager. Certaines grandes surfaces proposent ainsi des packs « spécial Aïd Al Adha », comprenant frigidaire, four à gaz ou électrique, ainsi que divers appareils utiles dans la cuisine.