L'Ira a confirmé, devant le Comité C24 de l'ONU, son implication dans le conflit autour du Sahara à travers le soutien à la milice séparatiste du polisario. Le Maroc avait rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran après l'avoir accusé de soutenir les séparatistes sahraouis soutenus par l'Algérie. Lors de la réunion du comité spécial de décolonisation des Nations Unies (C24), le représentant iranien a réitéré le soutien de son pays pour l'option de l'autodétermination. Il a plaidé pour « l'accélération de l'autodétermination » pour le « peuple du Sahara ». Confirmant les accusations portées par Rabat contre l'Iran concernant son soutien militaire aux milices du polisario à travers ses agents au Liban et l'appui de l'Algérie, Téhéran vient de mettre les pieds dans le plat et prouver la théorie avancée par le Maroc. La mission iranienne auprès des Nations Unies a renouvelé son soutien à la proposition séparatiste au Sahara marocain, en soulignant « la responsabilité des Nations Unies envers le peuple du Sahara et son droit à l'autodétermination ». Le responsable iranien a ainsi appelé la communauté internationale « se consacrer à la mise en œuvre de toutes les résolutions des Nations Unies relatives au reste des territoires colonisés, y compris le Sahara ». Ces propos clairs ne font donc plus aucun doute sur la position de l'Iran au sujet de ce différend régional. Ils témoignent en outre de l'agenda diplomatique de Téhéran, accusé de vouloir déstabiliser les pays en propageant le chaos. Pour rappel l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale, a souligné à plusieurs reprises les transferts de drones iraniens via l'Algérie et a averti que le Maroc réagirait de « manière appropriée ». En 2018, rappelle-t-on, le Maroc avait accusé l'Iran de soutenir les séparatistes du polisario contre l'intégrité territoriale du royaume au Sahara sur la base de preuves sérieuses cumulées depuis deux ans. Le Maroc avait indiqué que le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, fournissait une formation de guerre aux membres du polisario, et de plus directement Téhéran envoyait des cargaisons d'armes via l'Algérie, comprenant des drones, des équipements radar et des systèmes de missiles balistiques, et ainsi décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran. « Le Maroc dispose de preuves irréfutables, de noms et d'actions précises pour corroborer la complicité entre le Polisario et le Hezbollah », avait alors déclaré le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. De son côté, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, avait soutenu la décision du Maroc sur les réseaux sociaux, en affirmant que son pays se tiendra aux côtés du Maroc « contre l'ingérence iranienne dans ses affaires intérieures ». Outre les Emirats, le Qatar, l'Arabie saoudite, Bahreïn, et l'Égypte avaient tous exprimé leur soutien à la décision du Maroc à l'époque, même si certains de ces pays se sont réconciliés depuis avec Téhéran. L'Iran n'a pas fourni de preuves pour répondre aux accusations du Maroc qui a soutenu que Téhéran utilisait son ambassade en Algérie pour fournir des armes au mouvement séparatiste qui espère créer un Etat au Sahara marocain. Et depuis ce jour, les informations étayant les accusations marocaines, se sont précisées. De nombreux spécialistes ont analysé et attesté de l'implication de l'Iran dans une stratégie de guerre asymétrique en Afrique du nord, au Sahel et d'autres pays du continent africain, en fournissant une aide technique et matérielle aux factions anti-étatiques et groupes rebelles afin de créer et entretenir le chaos dans ces régions. Profitant de la complicité de l'Algérie, le République islamique d'Iran élargit son influence dans ces régions. « Avec un soutien croissant aux opposants étatiques et non étatiques au Maroc, l'Iran cherche à saper un allié occidental fidèle qui sert de fondement à la stabilité dans un quartier troublé », a écrit l'ancien journaliste et éditorialiste de CNN, Cuisinier Longon dans « The Defense post » une plateforme américaine. « La préoccupation la plus aiguë pour le Maroc est la fourniture de drones d'attaque iraniens au front polisario », a indiqué le journaliste témoignant des agissements iraniens pour destabiliser le Maroc. « Les séparatistes qui bénéficient de l'aide soutenue de l'Algérie, rival régional et antagoniste du Maroc, mènent une lutte militaire pour détacher le Sahara du Maroc », a-t-il ajouté. Les preuves de l'implication de l'Iran dans le soutien à la milice séparatiste du polisario en lui fournissant des armes avec la complicité de l'Algérie, ne sont plus à étayer. Ce sujet s'est même invité au sein du Parlement britannique qui a mentionné l'appui armé de Téhéran au polisario depuis les dernières attaques menées et revendiquées par le polisario contre la ville de Smara. Malgré son soutien direct et indirect à la milice du polisario, la diplomatie iranienne n'a pas caché sa volonté de réconciliation avec plusieurs Etats arabes, dont le Maroc. En juillet 2023, à l'occasion de Aïd Al Adha, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, avait déclaré que Téhéran accueillerait favorablement la normalisation des relations avec le « pays frère du Maroc ».