Quelques jours après la tragédie causée par l'alcool frelaté « Mahia » dans la commune de Sidi Allal Tazi, province de Kénitra, qui a ému l'opinion publique nationale, la Gendarmerie Royale et la Sûreté Nationale ont lancé de vastes opérations de ratissage dans plusieurs régions, menant à l'arrestation de nombreux vendeurs d'alcool et de « Mahia« . Selon des informations obtenues par Hespress, plusieurs vendeurs d'alcool et de « Mahia » ont été arrêtés dans diverses villes et provinces, notamment à Oued Zem, Bouizakarne et Errachidia. Les services de la Gendarmerie Royale de la brigade d'Oued Zem ont démantelé, jeudi dernier, une distillerie illégale d'eau-de-vie, portant à quatre le nombre d'usines démantelées au cours de la semaine précédente. Les gendarmes ont également démantelé deux distilleries clandestines de « Mahia » lors de deux opérations distinctes à Bouizakarne, province de Guelmim, et à Sbouya, sous la juridiction de Sidi Ifni. Ils ont saisi 1.500 litres de « Mahia » et divers équipements utilisés pour fabriquer cette substance interdite. Ces opérations visent à dissuader les promoteurs de ces « poisons mortels » parmi les jeunes, notamment ceux des classes pauvres des villages et des villes dépourvues d'infrastructures de base et d'opportunités d'emploi. Issam Laâroussi, consultant en sécurité, a expliqué que la consommation de certaines boissons spiritueuses artisanales, comme la « Mahia« , constitue un danger particulier, car elles sont fabriquées sans surveillance ni contrôle institutionnel, notant qu'elles échappent souvent à la vigilance des autorités, étant produites clandestinement dans les maisons. Laâroussi a ajouté, dans une déclaration à Hespress, que la difficulté de contrôler ce phénomène a révélé des lacunes importantes, comme en témoigne la tragédie de Sidi Allal Tazi. Il a souligné que l'opération de ratissage est une « réaction naturelle à ce qui s'est passé« , surtout que l'affaire a pris une dimension internationale. L'expert en sécurité a noté que la consommation de ces substances est liée à une « structure de fragilité et de pauvreté« , notant que certains exploitent la détresse des populations en leur vendant des boissons ou des drogues à bas prix, ce qui pose un grave problème de santé publique. Laâroussi a souligné que la campagne en cours a une « signification forte » en réaction à l'événement de Sidi Allal Tazi, largement diffusé sur les réseaux sociaux à l'échelle nationale et internationale. Il a ajouté que l'approche sécuritaire doit être « globale« , car une simple répression ne peut résoudre le problème. L'expert a également mentionné l'importance de soutenir les familles et les individus affectés par ces activités criminelles, de leur fournir un soutien psychologique, et de renforcer les mesures préventives, appelant par la même occasion à adopter une approche proactive pour arrêter les coupables et appliquer les peines maximales. Enfin, Laâroussi a exhorté à utiliser tous les moyens disponibles pour les opérations de sensibilisation, notamment par les services de santé mentale et le ministère des Habous et des Affaires Islamiques, pour éduquer sur les dangers des drogues et de l'alcool sur la santé mentale et psychologique des consommateurs.