Lors de son passage sur LCI dans la soirée du jeudi 30 mai, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a montré une carte du monde arabe dans laquelle on voit le Maroc amputé de son Sahara. De quoi inciter les contempteurs du Royaume à ressasser leurs raccourcis fielleux associant le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël à la reconnaissance par ce dernier de la marocanité du Sahara. Faut-il rappeler à ces ignares que le Maroc n'a jamais mis la cause palestinienne dans la balance, et qu'elle est, avec la cause nationale, le point focal de son action diplomatique. Le Premier ministre israélien récidive en montrant une fois de plus une carte du Maroc tronquée du Sahara. Agit-il à dessein, pour exprimer son agacement de voir les foules marocaines se mobiliser dans tout le Royaume pour protester contre les crimes d'Israël à Gaza et contre les positionnements officiels condamnant cette guerre contre les populations civiles, ou par ignorance ? On ne le sait pas, mais les détracteurs du Maroc se sont immédiatement emparés de cet incident pour rabâcher le discours selon lequel « le Maroc aurait normalisé ses relations avec un Etat génocidaire en échange de la reconnaissance du Sahara, sans pour autant obtenir un quelconque résultat ». Ceux-là, bien sûr, font fi des nombreux discours du Roi Mohammed VI, dans lesquels il a réaffirmé, à chaque fois, que le Maroc ne mettra jamais la cause palestinienne dans la balance, et que la position du Royaume à l'égard de la Palestine demeure inchangée et inaltérable. Le rétablissement des relations diplomatiques avec Israël ne remet en aucun cas en cause la défense des droits du peuple palestinien Le rétablissement des relations diplomatiques avec Israël ne remet en aucun cas en cause la priorité royale : la défense des droits et de l'intégrité du peuple palestinien. « Malgré ce rétablissement des relations diplomatiques, le Roi Mohammed VI a réaffirmé l'engagement inébranlable du Maroc en faveur de la cause palestinienne. Le Roi, en tant que Président du Comité Al Qods, a toujours soutenu la lutte pour la création d'un État palestinien indépendant. Cette position s'enracine dans une longue tradition de solidarité avec le peuple palestinien et de défense des lieux saints islamiques de Jérusalem », rappelle le secrétaire général du Centre marocain de recherche pour la globalisation « NejMaroc », Yassine El Yattioui. Dans son communiqué du 22 décembre 2020, le Cabinet royal a clairement stipulé que ce rétablissement des relations diplomatiques n'impacte en rien la position du Maroc vis-à-vis de la cause palestinienne. Il a souligné que le Royaume continuera de plaider pour une solution à deux États, en veillant à ce que les droits des Palestiniens soient protégés et respectés, rappelle encore M. El Yattioui. La diplomatie marocaine sous la conduite du Roi Mohammed VI a toujours accordé une importance primordiale à la défense de la cause palestinienne. « En sa qualité de Président du Comité Al Qods, le Souverain a constamment réaffirmé l'engagement du Maroc en faveur d'une solution à deux États, avec la création d'un État palestinien indépendant aux côtés de l'État d'Israël, avec Jérusalem-Est comme capitale », souligne l'expert en relations internationales. Aussi, le Comité Al Qods, créé par l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI), a pour mission de protéger le caractère sacré de la ville de Jérusalem et de défendre les droits des Palestiniens. « Sous la présidence perpétuelle du Roi Mohammed VI suite au fait que le Maroc est l'Etat le plus ancien du monde arabo-musulman, ce comité a intensifié ses efforts pour sensibiliser la communauté internationale aux défis auxquels sont confrontés les Palestiniens et pour promouvoir la paix et la stabilité dans la région », indique M. El Yattioui, qui précise que « le Maroc continue de plaider pour la protection des sites religieux islamiques à Jérusalem et pour le respect des droits des Palestiniens ». Une atteinte à la souveraineté marocaine Par ailleurs, le secrétaire général de NejMaroc, affirme que « la présentation d'une carte omettant les provinces sahariennes par Benjamin Netanyahu est perçue comme une atteinte à la souveraineté marocaine ». Ces derniers mois, rappelle-t-il, le Souverain ainsi que le Ministère des Affaires étrangères ont une voie diplomatique claire : défendre la cause palestinienne et le peuple palestinien souffrant de nombreux crimes de guerres. « Cette ligne politique est également matérialisé dans les rues du Royaume (Rabat, Casablanca, Tanger principalement) où systématiquement, le peuple marocain, surtout la jeunesse se rassemble pour clamer haut et fort le soutien du peuple marocain auprès du peuple palestinien », ajoute El Yattioui qui souligne que « le Maroc est un État avec une diplomatie forte, infaillible et qui ne cédera jamais au chantage des délégations israéliennes ». « Le Royaume est bien plus fort et bien plus légitime que cela. Voilà pourquoi le Royaume chérifien est un acteur viable, écouté et respecté auprès des instances internationales et des grands acteurs diplomatiques mondiaux », conclut l'expert en relations internationales.