Les relations entre le Maroc et le Royaume-Uni ont connu de nettes améliorations ces dernières années, au point où la question de la reconnaissance de la marocanité du Sahara semble non seulement se poser mais être une question de temps. Mais, d'après les déclarations d'un député britannique, l'ambassadeur Royaume-Uni au Maroc, Daniel Martins, se dresserait contre les intérêts du Maroc... Depuis la signature de l'accord d'association en 2019 et le Brexit, le Royaume-Uni et le Royaume du Maroc se sont nettement rapprochés. Les liens politiques et économiques sont excellents mais le Royaume-Uni continue de tarder à reconnaitre le Sahara marocain. « Lors de notre visite au Maroc, nous avons eu une discussion très peu satisfaisante au téléphone avec l'ambassadeur britannique. Comme à de nombreuses autres occasions, l'ambassadeur britannique a tenté d'indiquer que nous ne pouvons pas reconnaître le Sahara occidental car, d'une manière ou d'une autre, cela empièterait sur nos relations avec nos territoires d'outre-mer, en particulier les îles Falkland. Pourtant, lorsque j'ai pressé l'ambassadeur britannique d'expliquer pourquoi et comment cela pouvait être le cas, aucune réponse satisfaisante n'a été obtenue », a déclaré le membre du parlement conservateur, Daniel Kawczynski lors d'une réunion à huis clos. Selon le député, l'ambassadeur britannique au Maroc, serait l'un des opposants à la reconnaissance de la marocanité du Sahara, peut-on comprendre en lisant le brief d'une réunion à la Chambre des Communes, consacrée à l'examen de la politique du gouvernement sur le Sahara. Lui qui est un fervent défenseur des relations Maroc-UK, a confié avoir débattu avec Simon Martin à ce sujet lorsqu'il était en visite au Maroc et ne pas avoir eu de bons échos de la part du diplomate britannique. "Les États-Unis d'Amérique et Israël, deux de nos alliés les plus importants, ont reconnu le territoire du Sahara en tant que marocain », a-t-il déclaré. Il est connu que Londres suit l'aile américaine dans ses décisions de politique étrangère, et c'est ce qui questionne justement sur le retard de reconnaissance britannique. Le député a poursuivi que d'autres alliés occidentaux ont franchi le pas de la reconnaissance de l marocanité du Sahara, comme l'Espagne qui est l'ancienne puissance coloniale. Il a souligné par ailleurs que la France, les Pays-Bas, l'Allemagne et d'autres, reconnaissent tous que l'initiative d'autonomie est la meilleure option pour l'avenir. Soulignant que le Maroc est le deuxième allié le plus ancien de la Grande-Bretagne, le député ne semble pas comprendre les raisons légales ou constitutionnelles du blocage de cette reconnaissance qui apporterait tant pour les relations bilatérales. Le prétexte évoqué par l'ambassadeur, que supposément une reconnaissance affecterait les relations de Londres avec les territoires d'outre-mer, en particulier les Îles Malouines, est insatisfaisant, selon Daniel Kawczynski, qui juge qu'aucun obstacle légal ni constitutionnel n'empêche le gouvernement britannique de prendre une telle décision, donnant l'exemple de la France qui a également des territoires d'outre-mer. « Je demande des éclaircissements au Ministre sur ce point. Est-ce le fait que nous ne pouvons pas reconnaître le Sahara occidental comme étant marocain en raison de difficultés juridiques, constitutionnelles ou techniques qui pourraient affecter nos relations avec nos territoires d'outre-mer ? Je ne le vois pas, sachant que la France, qui est en train de reconnaître cet enjeu, a aussi des territoires d'outre-mer », a déclaré Kawczynski. Et d'ajouter que « le professeur Weller est arrivé à la conclusion que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et même la reconnaissance des propositions d'autonomie, renforceraient en réalité nos relations avec nos territoires d'outre-mer et avec les îles Falkland », soulignant qu'il a dit « le contraire de ce que nous entendons de la part de notre propre ambassadeur au Maroc ». « Lors de ma visite au Sahara occidental, nous avons croisé des représentants de 30 pays qui ont installé des consulats à Dakhla, et plus de 90 pays à travers le monde ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara », a conclu le député.