Quatorze Marocains au moins, sont actuellement retenus au Myanmar (Birmanie) par des groupes criminels. La diplomatie marocaine est activement engagée pour obtenir leur libération. Cependant, les efforts sont entravés par des défis majeurs : le lieu précis où les victimes sont détenues reste inconnu, et la région est sous le contrôle de milices armées, ce qui complique significativement la situation. Dans cette affaire troublante de trafic humain au Myanmar, les familles marocaines des victimes se mobilisent pour attirer l'attention sur le sort de leurs proches. Organisées en comité, ces familles prévoient une manifestation devant le ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l'Étranger ainsi que devant l'ambassade de la République Populaire de Chine à Rabat ce jeudi. Elles tiendront également une conférence de presse au siège de l'Association Marocaine des Droits Humains à Rabat le même jour. Cette démarche intervient en réponse, selon le comité, à l'inaction perçue du ministère des Affaires étrangères, malgré les plaintes répétées des familles concernant l'enlèvement et la détention de citoyens marocains. La première plainte a été déposée le 19 janvier dernier, et depuis, ces familles n'ont cessé de sensibiliser le public à travers les médias sur la gravité de la situation. Un responsable du comité, souhaitant rester anonyme pour des raisons de sécurité, a révélé que la Brigade Nationale de la Police Judiciaire a interrogé les familles des victimes sur instruction directe du directeur général de la sécurité nationale et de la surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi. Ces familles ont par ailleurs négocié avec des milices majoritairement composées de ressortissants chinois, réussissant à libérer certains otages contre des rançons allant de 60 000 à 80 000 dirhams. Les familles ont été forcées de traiter avec des hackers asiatiques pour transférer les rançons via des portefeuilles de cryptomonnaies, en particulier Binance, pour obtenir la libération de leurs proches. Les victimes, souvent jeunes de moins de 30 ans, ont été soumises à des enlèvements, des détentions et des tortures, et forcées de travailler de longues heures dans des arnaques en ligne. Le comité a alerté sur la difficulté de déterminer le nombre exact de Marocains détenus, critiquant le manque de coordination avec les autorités de sécurité locales et l'absence de réponse de l'ambassade marocaine en Thaïlande. Ils estiment que plus de 153 Marocains pourraient être détenus dans un seul complexe résidentiel, et accusent les bandes armées de détenir de nombreux otages dans plusieurs complexes le long de cette frontière instable Myanmar, Cambodge et Thaïlande. Le comité appelle le gouvernement marocain à une action efficace face à cette crise qui touche à la vie de ses citoyens et à l'image du Maroc sur la scène internationale. Ils saluent l'engagement des autorités judiciaires et sécuritaires locales tout en critiquant l'approche du ministère des Affaires étrangères et attribuent une part de responsabilité à la Chine, compte tenu de la nationalité des membres des milices impliquées. Cette situation désastreuse met en lumière la vulnérabilité des citoyens marocains à l'étranger et souligne la nécessité d'une diplomatie plus proactive et d'une coopération internationale accrue pour protéger les droits et la sécurité des Marocains partout dans le monde. Aussi, déplorant le manque d'engagement de l'ambassade marocaine en Thaïlande, malgré les nombreuses sollicitations, le groupe représentant ces familles souligne l'absence de réponses adéquates de la part des autorités, malgré les plaintes déposées dès janvier 2024. Il reconnait néanmoins la réactivité des autorités locales en matière de sécurité et de justice. De plus, ces familles imputent une responsabilité directe à la Chine, soulignant que les auteurs des crimes sont majoritairement de nationalité chinoise. Elles exhortent donc la Chine à intervenir rapidement pour résoudre cette crise. Elles réfutent également avoir été convenablement accueillies ou assistées par le ministère des Affaires étrangères ou l'ambassade du Maroc, contrairement aux déclarations de certains officiels.