De nombreuses familles marocaines vivent un calvaire depuis que des vidéos de leurs proches, gardés en otage en Libye, leur sont envoyées par une milice qui leur réclame des sommes d'argent. Cette dernière agit main dans la main avec un intermédiaire à Casablanca pour la réception des rançons. Citées par le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 13 juillet, les familles des otages racontent les atrocités que leurs proches subissent au sein de la prison de Zaouïa (nord-ouest de la Libye), contrôlée par une milice armée. Torture physique, électrocution, fouet, privation du sommeil, abus sexuels… toutes sortes de supplices leur sont infligés. Pire encore, plusieurs otages qui ont tenté de s'enfuir ont été exécutés par la milice. La majorité des otages sont originaires de la région de Fkih Ben Salah. Ils ont été dupés par des intermédiaires malintentionnés pour migrer de façon illégale vers l'Italie, en passant par la Libye, moyennant des sommes avoisinant les 30.000 dirhams. Les 200 victimes de la duperie se sont vite retrouvées interpellées par les autorités libyennes qui les ont ensuite transférées à la milice. La famille d'un otage a été contactée par un membre de la milice, qui a demandé des sommes d'argent contre la libération de leur fils, indique Assabah. Leur interlocuteur a même envoyé une vidéo pour leur prouver que l'otage est toujours en vie. Le journal ajoute que le rançonneur voue une haine particulière aux Marocains, car il a été détenu à la prison de Oukacha il y a environ deux ans. Selon la mère d'un autre otage, beaucoup de familles reçoivent des vidéos similaires pour les pousser à payer rapidement des rançons de 10 à 15 millions de dirhams. Elle explique que leur modus operandi implique un intermédiaire marocain qui fixe un lieu et une date à Casablanca. Ce dernier, qui roulerait dans une voiture de luxe, montre aux familles des victimes une vidéo attestant de la vie de leurs proches, avant de disparaître avec l'argent à bord de son véhicule. À ce jour, quelque 100 otages, en majorité issus de familles pauvres, sont encore entre les griffes de la milice de Zaouïa.