Le tribunal de première instance de Tétouan a décidé, ce vendredi, de poursuivre Anas Al Yemlahi, adjoint au maire de Tétouan et conseiller de l'ancien ministre de la Justice Mohamed Ben Abdelkader, en état de détention. Al Yemlahi a ainsi été placé à la prison locale « Somal », dans le cadre de ce qui est désormais connu sous le nom de l'affaire « argent contre recrutement » au ministère de la Justice. Professeur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Martil, Al Yemlahi a été appréhendé par les forces de l'ordre à son retour de l'étranger à l'aéroport de Rabat. Il est suspecté d'avoir été impliqué dans des actes de fraude, d'escroquerie et d'abus de confiance, en faisant miroiter à ses victimes la possibilité d'obtenir, contre paiement, un emploi au sein du ministère de la Justice. Selon les informations recueillies par Hespress, Anas Al Yemlahi, membre du Parti de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), est accusé d'avoir accepté des pots-de-vin d'une valeur de 30 millions de centimes, perçus alors qu'il était proche de l'ancien ministre, en échange de son intervention dans le concours des délégués judiciaires, au profit de l'épouse d'un ancien président de commune de la province de Chefchaouen. Cependant, les promesses n'ont pas été tenues, chose qui a fait éclater l'affaire. Par ailleurs, le parcours professionnel d'Al Yemlahi semble entaché de controverses, avec des accusations de plagiat littéraire et scientifique dans ses recherches, concernant notamment des travaux de Abdelaziz Tribak. Ces accusations ont lourdement remis en question l'authenticité de sa thèse, et lui ont valu son poste à l'Université Abdelmalek Essaâdi. Cette affaire secoue la ville de Tétouan et toute la région du Nord, surtout que le principal protagoniste est une personnalité politique éminente et un universitaire respecté. Des tentatives de médiation sont en cours pour une éventuelle réconciliation, et des campagnes de collecte de fonds sont lancées pour aider à rembourser les dettes accumulées par Al Yemlahi.