Dans une chorégraphie financière oscillant au rythme des fluctuations des marchés internationaux, les consommateurs d'énergie "routière" marocains pourraient entrevoir une lueur d'espoir au seuil du mois de mai, avec une baisse attendue des prix du carburant à la pompe. En effet, il se murmure que dès le premier jour du mois prochain, le prix du diesel pourrait chuter de près de quarante centimes par litre, tandis que celui de l'essence pourrait connaître une diminution plus modeste, d'environ trente centimes, après avoir subi une hausse respective de huit et quinze centimes le 17 avril. Cette prospective baisse survient après un épisode de hausse remarqué le 16 avril dernier, soulignant ainsi les caprices de la volatilité pétrolière. Ce yoyo des prix du carburant au Maroc est devenu un phénomène fascinant et souvent frustrant pour les consommateurs car en réalité, il est le reflet d'une multitude de forces à l'œuvre, tant sur la scène locale qu'internationale. Cela dit, les spécialistes en la question ont confirmé une tendance à la décrue des prix, impulsée par une baisse des cours du brut observée sur les marchés globaux ces deux dernières semaines. Selon eux, cette baisse est notamment amorcée par une demande mondiale qui peine à retrouver ses marques, exacerbée par un redémarrage économique qui tarde à se concrétiser, particulièrement aux États-Unis et en Europe. Ils ajoutent que, théoriquement, les calculs prévoient une stabilisation des prix de l'essence, avec une possible baisse minime, tandis que le diesel devrait bénéficier d'un recul plus notable. Ce repli des prix est également influencé par les nouvelles régulations imposées par le Conseil de la concurrence marocain, qui a institué le principe de l'amende transactionnelle pour contrer toute entente sur les prix. Le marché carburant marocain, sous l'œil vigilant des autorités de régulation, se trouve désormais soumis à une surveillance accrue. Les distributeurs, au nombre de neuf, sont tenus de soumettre un rapport trimestriel sur les variations des cours pétroliers internationaux et de justifier les prix pratiqués sur le territoire national. A l'international, il est mis en lumière une dynamique de marché contrainte par une faible demande globale et un ralentissement de l'activité industrielle. La faiblesse de la consommation, exacerbée par une clémence météorologique en fin de saison hivernale, a en outre réduit la consommation de combustibles de chauffage dans les pays de l'OCDE, compliquant encore les calculs de l'Agence internationale de l'énergie. Les autorités marocaines, à travers le Conseil de la concurrence, tentent de réguler ces prix pour éviter les ententes et maintenir une certaine stabilité pour les consommateurs. Cela inclut des ajustements périodiques qui peuvent parfois sembler arbitraires ou mal synchronisés avec les tendances globales, ajoutant une couche de complexité pour ceux qui tentent de prévoir les coûts de leur plein d'essence. Par ailleurs, il y a les fluctuations des prix du pétrole brut sur les marchés mondiaux, principalement influencées par l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), les tensions géopolitiques, et les variations de la demande globale, notamment liées aux cycles économiques et aux politiques environnementales des grandes puissances. Ces facteurs, par leur nature même, sont volatils et imprévisibles, ce qui entraîne des variations parfois rapides et significatives des prix à la pompe. Le gouvernement marocain a d'ailleurs supprimé les subventions sur le carburant en 2015, ce qui a initialement conduit à une augmentation des prix mais aussi à une plus grande transparence et à une fluctuation des prix plus directement liée aux cours mondiaux du pétrole. Ce changement a également exposé les consommateurs à une plus grande volatilité, les prix à la pompe étant désormais directement affectés par les caprices du marché mondial du pétrole. La régulation par l'amende transactionnelle est une autre tentative de stabiliser le marché, en pénalisant les distributeurs qui ne respectent pas les règles du jeu équitable, mais cette mesure peut aussi mener à des incertitudes temporaires quant aux prix, jusqu'à ce que les acteurs du marché s'ajustent à la nouvelle norme réglementaire. En résumé, les prix du carburant au Maroc, comme un yoyo, montent et descendent au gré des forces du marché et des interventions gouvernementales, rendant les prévisions difficiles et le budget des ménages souvent imprévisible. C'est une danse complexe entre les nécessités économiques, les stratégies politiques et les réalités du marché global qui continue de défier les attentes des consommateurs marocains.