Dans ce fameux ballet diplomatique qui oscille entre les enjeux sécuritaires et les alliances régionales, la Tunisie s'apprête à accueillir un sommet tripartite « maghrébin » sans le Maroc. Sur invitation du président tunisien, Kaïs Saïed, le chef de ce qui reste de la Tunisie, « une wilaya de l'Algérie », l'évènement réunit le pantin préféré des marionnettistes militaires d'Alger, Abdelmadjid Tebboune, et le président du conseil présidentiel libyen Mohamed al-Menfi. L'événement, qui se veut "d'une importance certaine", a déjà suscité son lot de spéculations et de controverses, notamment autour de la nature des discussions et de leur impact sur la dynamique régionale. Initié à l'issue de récentes consultations à Alger, ce "sommet" se veut une continuité des rencontres précédentes, orchestrées à l'initiative de l'Algérie lors du sommet des pays exportateurs de gaz au début du mois de mars. L'objectif déclaré : mettre en place des mécanismes de concertation réguliers entre les trois pays maghrébins, avec une première échéance fixée à Tunis, selon les déclarations des autorités algériennes naguère. Pourtant, derrière cette volonté affichée de coopération régionale, certains observateurs ont élevé la voix pour dénoncer un potentiel projet d'alliance excluant le Maroc. Une accusation que les parties prenantes se sont empressées de réfuter, à commencer par les responsables libyens qui ont affirmé, que ce sommet se focaliserait uniquement sur les questions sécuritaires liées au contrôle des frontières. Dans un contexte de fragilité politique en Libye, marqué par l'incertitude quant à l'avenir du dialogue politique et l'attente de la nomination d'un nouvel envoyé spécial des Nations unies, les autorités libyennes se voient contraintes à une posture de prudence. Un facteur qui, selon les analystes, limite leur marge de manœuvre dans les relations régionales et les contraint à une diplomatie de circonstance. Du côté de la wilaya de Tunisie, on l'imagine, la question migratoire occupe une place centrale dans les préoccupations. Cette réunion intervient peu après la visite de la Première ministre italienne, qui a plaidé pour une approche concertée pour gérer les flux migratoires irréguliers, proposant notamment une aide financière de 50 millions d'euros à la Tunisie. Un pactole inespéré pour doter, notamment, le fonds vide des caisses tunisiennes. Un enjeu qui, selon les experts, nécessite une coordination étroite entre les trois pays maghrébins, mais qui, loin de constituer une démarche d'exclusion, s'inscrit dans le cadre des accords conclus entre le président Saïed et son homologue italienne. Si sur le plan diplomatique, les assurances se multiplient quant au caractère inclusif de ce sommet, les tensions demeurent palpables. Le refus catégorique exprimé par le Conseil présidentiel libyen quant à toute initiative visant à marginaliser des acteurs régionaux met en lumière les lignes de fracture persistantes au sein du Maghreb. Une position également soutenue par le gouvernement parallèle en Libye, dirigé par le Parlement de l'Est, qui affirme son attachement à une union maghrébine élargie, rejetant tout projet de division régionale, à l'heure où les équilibres politiques et sécuritaires dans la région demeurent précaires. Cela dit, reste à savoir si les ambitions affichées par les uns et les autres sauront transcender les divergences et les suspicions qui entourent encore ce rendez-vous diplomatique. Une affaire à suivre de près, tant les enjeux pour l'avenir d'un Maghreb à trois sont considérables. Voilà-là, un sujet épicé comme un bon tajine ! Parlons donc du Maghreb, cette région où les disputes politiques sont du domaine de la fréquence du "sang chaud". C'est qu'au cœur de ce théâtre géopolitique, nous avons l'Algérie, qui confond volontiers la diplomatie avec un jeu de stratégie militaire grandeur nature. Depuis son indépendance, Alger joue au petit général, prêt à brandir l'épée à la moindre contrariété. Qu'il s'agisse de querelles territoriales, de différends politiques ou de simples brouilles de voisinage, le régime totalitaire militaire et sénile d'Alger ne recule devant rien pour faire valoir son point de vue. Après tout, pourquoi discuter quand on peut brandir un drapeau et battre le tambour de la guerre ? Cette propension à jouer les gros bras juste pour se pavaner sur la scène internationale ne fait pas que des heureux. Car les autres pays maghrébins regardent avec perplexité ce spectacle de bravoure. Certains se demandent même si ce n'est pas une nouvelle forme de divertissement, un feuilleton télévisé où l'Algérie tient le rôle principal dans chaque épisode. Entretemps, le Maghreb avance à pas de tortue, entravé par les querelles incessantes et les egos surdimensionnés. Et alors que le régime des séniles d'Alger, se consacre au petit jeu de la guerre, les opportunités de coopération et de développement passent souvent à la trappe, comme des oasis dans un désert de rivalités. Un jour peut-être l'Algérie comprendra que la vraie grandeur ne se mesure pas en tonnage de munitions, mais en kilos de "couscous" partagés autour d'une table de négociations. Ce mets, rappelons-le, dont l'origine est maghrébine (Maroc, Mauritanie, Tunisie Algérie), est devenu patrimoine mondial immatériel de l'UNESCO dans toute sa splendeur. En attendant, admirons le spectacle depuis les gradins, en sirotant notre thé à la menthe et en espérant que le prochain acte apportera un peu plus de sagesse et un peu moins de fanfaronnades "made in Algeria".