Au sein d'une atmosphère tumultueuse, le Maroc a su s'en sortir gagnant et résilient. Du moins, c'est ce que confirment plusieurs rapports mondiaux. Le dernier en date est le récent rapport d'évaluation de S&P Global Ratings. Malgré les multiples chocs survenus au cours des cinq dernières années, le royaume a su maintenir son accès au financement intérieur et extérieur, reflétant ainsi une robustesse économique remarquable. A l'image du reste du monde, les défis auxquels le Maroc a dû faire face sont nombreux et variés. De la guerre entre la Russie et l'Ukraine, entraînant une hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, à la pandémie de COVID-19 en passant par des épisodes de sécheresse, le pays a navigué en eaux troubles. Pourtant, en 2023, le nombre d'arrivées touristiques a été 12,3% supérieur à celui de 2019, avant la pandémie. Cette performance dépasse la moyenne mondiale, malgré le séisme d'Al Haouz qui a réduit plusieurs zones en poussière. La diversification continue de l'économie marocaine est à mettre en avant. Aujourd'hui, les principaux secteurs exportateurs du pays sont le tourisme, l'automobile et les phosphates. « Cette diversification a permis de réduire le déficit du compte courant à 0,6% du PIB en 2023, contre une estimation précédente de 2,7%. De plus, le secteur agricole, socle de l'économie marocaine, est également vulnérable aux conditions météorologiques. La période de 2019 à 2022 a été la plus sèche depuis les années 1960, ce qui a entraîné une contraction de 12,9% de la valeur ajoutée agricole en 2022 », lit-on du rapport. Malgré les défis, l'optimisme de S&P Global Ratings pour l'avenir économique du Maroc repose sur les réformes socio-économiques et budgétaires récemment mises en œuvre. Ces dernières ouvrent la voie à une croissance inclusive et à une réduction des déficits budgétaires. L'agence de notation prévoit une croissance économique annuelle moyenne de 3,6% entre 2024 et 2027, avec une diminution du déficit budgétaire à 3% du PIB d'ici 2027. La protection sociale et la numérisation pour formaliser davantage l'économie sont au cœur des préoccupations du Maroc pour lever le défi face aux fluctuations économiques. Le nombre de personnes bénéficiant du régime d'assurance maladie obligatoire a plus que doublé depuis 2021. Un registre unifié a été mis en place pour cibler efficacement les ménages éligibles aux programmes de soutien social. De plus, un septième recensement de la population est prévu pour 2024. Par ailleurs, les parties prenantes visent à éliminer progressivement les subventions sur le gaz butane, le blé et le sucre. Ceci libérera des ressources pour financer l'extension de la couverture santé et l'allocation familiale ciblée. La réforme de la TVA inscrite dans la loi de finances 2024 vise à simplifier le système fiscal et à encourager la formalisation des entreprises. Le Maroc bénéficie d'un accès immédiat aux ressources du FMI grâce à la ligne de crédit modulable (LCM) et à la Facilité pour la résilience et la durabilité. Bien que l'encours de la dette reste supérieur aux niveaux pré-pandémiques, sa structure laisse présager un avenir prometteur. L'exposition aux risques de taux d'intérêt, de refinancement et de change reste relativement limitée. Les émissions obligataires internationales représentent environ un tiers de la dette totale en devises, avec un profil de remboursement assez fluide. L'entreprise spécialisée, S&P Global Ratings, souligne l'importance d'accorder la priorité aux investissements dans les secteurs de l'eau et de l'énergie. Des mesures ont été prises pour atténuer la pénurie d'eau, notamment par la construction de nouveaux barrages, d'usines de dessalement et de recyclage. En termes de perspectives, la société anticipe une augmentation progressive des flux d'IDE dans les années à venir. La confiance de la communauté financière internationale dans l'économie marocaine a été illustrée par le succès de l'émission obligataire réalisée en mars 2023 sur le marché financier international. En dépit des défis économiques mondiaux et locaux, le Maroc démontre une résilience et une adaptabilité remarquables. Les réformes structurelles en cours, combinées à une gestion prudente de la dette et à des politiques d'investissement ciblées, positionnent le pays sur une trajectoire de croissance positive.