Un député de l'extrême droite espagnole, VOX, a demandé la « suspension immédiate » de l'accord agricole entre le Maroc et l'Union européenne sous prétexte que la production de légumes en Espagne a baissé face à la concurrence marocaine. Dans une intervention en séance plénière au parlement espagnol, le député souverainiste et ultra radical, José Muñoz, a voulu prendre le Maroc comme bouc émissaire de la production en déclin des agriculteurs espagnols. Selon sa logique, l'Union européenne ne devrait pas acheter de fruits et de légumes hors de la zone européenne et cela même si les prix des producteurs espagnols sont plus chers que ceux du Maroc. Le député de VOX, dont le parti n'a d'autre mot à la bouche que le « Maroc » quand il s'agit de critiquer les choix du gouvernement espagnol, est allé plus loin en disant vouloir s'opposer à Bruxelles et son agenda politique 2030 vis à vis du Maroc. « Nous allons défendre et tenir tête à la fois à Bruxelles et à ses politiques de l'agenda 2030, et au gouvernement marocain », a déclaré José Muñoz. Le député du groupe parlementaire VOX, a expliqué que l'accord avec le Maroc, augmentera les importations de tomates, d'aubergines, de courgettes, d'ail, de concombres, d'oranges, de clémentines, de melons et de fraises marocaines, alors que les récoltes des agriculteurs espagnols « se perdent au gré de ceux qui soutiennent les politiques de l'agenda 2030 ». « La situation de nos champs et de nos vergers n'est pas durable en raison des politiques de changement climatique, de l'agenda 2030 et de la persécution et de la criminalisation des agriculteurs tant par l'UE », a-t-il ajouté soutenant que les agriculteurs espagnols souffrent du manque d'aides directes, de la bureaucratie et de ce qu'il a appelé la « concurrence déloyale ». Le député du groupe Vox s'en également pris au président français, Emmanuel Macron, dans sa diatribe contre Bruxelles, le Maroc et le gouvernement espagnol. « Nous n'allons pas nous permettre d'être le bouc émissaire de M. Macron. Tout cela représente un préjudice évident pour la production agroalimentaire espagnole », a-t-il déclaré. Jaloux des exportations et des performances de l'agriculture marocaine au niveau mondial, le politicien espagnol a donné l'exemple des tomates marocaines en déclarant qu'elles dépassent à présent les exportations espagnoles sur le marché mondial. « Alors que le Maroc augmente ses ventes de 38,05%, l'Espagne les réduit de 23,97% et, au niveau national, la tomate marocaine représente déjà 80 % », a-t-il critiqué. Le député d'extrême droite a également critiqué la « perte de la souveraineté alimentaire » de l'Espagne aujourd'hui qui dépend des importations pour couvrir ses besoins alimentaires, et de viser le Maroc encore une fois: « Nous ne pouvons pas permettre que des traités comme celui avec le Maroc et le Green Deal européen persécutent et criminalisent nos agriculteurs », a-t-il dit, estimant qu'il s'agit d'un projet soutenu par tous les partis de la chambre euro, à l'exception de VOX.