Le problème de l'eau au Maroc, provoqué par la rareté des précipitations due au changement climatiques est devenu une source d'inquiétude pesant sur le gouvernement. En conférence de presse à l'issue du Conseil du gouvernement ce jeudi, le porte parole du gouvernement Mustapha Baitas, a reconnu que « nous sommes arrivés à une situation très difficile » au Maroc. Alors que les pluies se font rares et le niveau des barrages est au plus bas, les questions concernant la gestion de l'eau sont sur toutes les bouches. Les citoyens se demandent quelles mesures le gouvernement prendra-t-il pour diminuer l'impact de la sécheresse et garantir toutefois, une consommation normale de l'eau chez les ménages. Des grandes et ambitieuses décisions et projets ont été pris et déjà mis en oeuvre au Maroc sur directives royales. Parmi ces projets, l'installation de nouvelles usines de dessalement de l'eau dans plusieurs régions du Maroc afin de palier le stress hydrique et garantir la souveraineté hydrique du pays. Mais avant que ces projets de long terme ne voient le jour, il y a des solutions sur le court et le moyen termes qui ont été actées ou devraient être prises. Parmi elles, l'on retrouve la baisse du débit d'eau ou encore la fermeture des Hammams certains jours de la semaine. Les citoyens s'inquiètent surtout de l'impact de l'agriculture sur les nappes phréatiques, notamment celles qui consomment énormement d'eau comme l'avocat, une culture destinée en majeure partie à l'export et qui ne bénéficie pas à la consommation locale. « Nous sommes arrivés à une situation très difficile », a reconnu Mustapha Baitas en réponse aux questions des journalistes. Il a toutefois réfuté que l'agriculture consommait « trop d'eau ». « Depuis des années, seulement de petites quantités d'eau lui sont allouées et cela revient à la situation des barrages où le niveau de l'eau est devenu très bas », a-t-il déclaré. Le gouvernement a mis en oeuvre beaucoup de moyens suite aux directives données par le Roi Mohammed VI, a-t-il soutenu, citant l'urgence et la priorité donnée pour la création de plusieurs barrages, et le succès de l'opération de connexion entre plusieurs rivières et villes à l'instar de celui de Sebou à Kénitra vers Rabat et Casablanca. Baitas a affirmé qu'il reste néanmoins d'autres procédures à mettre en place pour continuer sur cette lancée, notamment en faisant de la sensibilisation et la prise de conscience ainsi que la gestion de cette situation au niveau du grand public. Pour rappel, le Roi Mohammed VI avait présidé le 16 janvier dernier, une séance de travail consacrée à la problématique de l'Eau, et qui s'inscrit dans le cadre du suivi continu et de la haute sollicitude qu'accorde le Roi à cette question stratégique, particulièrement dans le contexte actuel marqué par un déficit notable en termes de précipitations et une très forte pression sur les ressources hydriques à travers les régions du Royaume. Au début de cette séance de travail, le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a présenté un exposé sur la situation hydrique, qui fait ressortir, pour la période de septembre à mi-janvier 2024, un déficit pluviométrique de 70% par rapport à la moyenne, ainsi qu'un taux de remplissage des barrages de 23,2% contre 31,5% à la même période de l'année dernière. Le ministre a ensuite présenté devant le Roi le plan d'action d'urgence élaboré par les départements compétents afin de faire face à la situation actuelle et assurer l'approvisionnement en eau potable, particulièrement dans les villes, centres et localités déficitaires ou susceptibles de l'être. Ce plan d'action d'urgence, décliné au niveau des différents systèmes hydrauliques du Royaume, prévoit une diversité de mesures comprenant, à court terme, la mobilisation optimale des ressources au niveau des barrages, des forages et des stations de dessalement existantes, la réalisation d'équipements urgents d'adduction et d'approvisionnement de l'eau, et là où la situation l'exige des mesures éventuelles de restriction de l'eau d'irrigation ou des débits de distribution. Parallèlement, et conformément aux orientations royales, il sera procédé à l'accélération des chantiers programmés ayant un impact à moyen terme, en particulier les barrages en cours d'exécution, l'interconnexion entre les bassins du Sebou, du Bouregreg et d'Oum Rabia, le programme national des stations de dessalement de l'eau de mer, le programme de réutilisation des eaux usées épurées, le programme de l'économie de l'eau au niveau des réseaux d'adduction et de distribution de l'eau potable et d'irrigation. A cette occasion, le Roi a exhorté les départements et organismes concernés à redoubler de vigilance et d'effort pour relever le défi de la sécurité hydrique et assurer l'approvisionnement en eau potable à l'échelle de toutes les localités du Royaume. Il a, de même, invité le gouvernement à instaurer une communication transparente et régulière en direction des citoyens sur les évolutions de la situation hydrique et sur le plan des mesures d'urgence qui seront mises en œuvre, tout en renforçant la sensibilisation du grand public à l'économie de l'eau et à la lutte contre toutes les formes de gaspillage ou d'usages irresponsables de cette matière vitale.