Après près de trois mois de grève des enseignants du secteur public, le ministère de l'Éducation explore actuellement différentes pistes afin de compenser le temps d'apprentissage perdu. Cette démarche survient alors que des manifestations persistent au sein de plusieurs coordinations, malgré l'accord conclu le 26 décembre entre le gouvernement et les cinq syndicats les plus représentatifs. D'après des sources au sein du ministère de l'Éducation nationale, des comités spéciaux analysent actuellement diverses propositions visant à récupérer le temps d'apprentissage perdu. Il est souligné que « le cumul des jours perdus en raison des grèves s'élève à 47 jours, et cela alors que la fin du premier trimestre est imminente ». Selon ces mêmes sources, les propositions envisagées oscillent entre l'utilisation des vacances scolaires et la prolongation de l'année scolaire jusqu'à juillet, avec une réorganisation des examens certificatifs. L'accent serait mis sur les matières essentielles conformément aux cadres de référence, avec un soutien particulier accordé aux matières principales et à celles qui feront l'objet d'examens. Cette situation survient alors que le secteur de l'éducation demeure confronté à des manifestations persistantes, avec la poursuite de la grève de certains enseignants appartenant à des coordinations spécifiques. Au cours de la journée, plusieurs manifestations d'enseignants ont eu lieu dans différentes villes. Dans ce contexte, Badr Eddine El Hlali, membre du Conseil national de la coordination des employés du ministère de l'Éducation nationale exclus du cadre, a souligné qu'il y avait un « contournement des demandes des enseignants ». « Nous appelons à un dialogue sérieux avec les coordinations en exercice, et nous ne sommes pas favorables à l'escalade pour l'escalade ou à la grève pour la grève », a-t-il précisé dans une déclaration à Hespress. El Hlali a plaidé pour la nécessité de « trouver des solutions aux dossiers en suspens alors que 23 coordinations estiment leurs demandes non satisfaites ». Il ajoute : « Nous réclamons des solutions pratiques qui puissent satisfaire l'ensemble des parties concernées ». De son côté, Khalid Si Arab, coordinateur médiatique de la coordination nationale des exclus du cadre, a souligné dans une déclaration à Hespress que l'accord entre les syndicats et le gouvernement « ne représente qu'un vernis sur le système fondamental et seulement quelques miettes, sans véritable équité salariale ». Il a souligné que « dans le contexte de plusieurs crises, résoudre un ou deux dossiers ne suffit pas ». Antérieurement, la commission ministérielle tripartite avait signé un accord avec les cinq syndicats les plus représentatifs de l'enseignement, visant à mettre fin à la crise qui secoue le secteur depuis le début de la rentrée scolaire 2023 en raison des manifestations des enseignants contre le « nouveau statut unifié ». Cet accord faisait suite à des négociations prolongées qui avaient abouti à un consensus sur une révision globale du système controversé, à l'approbation d'une augmentation générale des salaires et à la résolution du problème des enseignants contractuels. Cependant, les coordinations rejettent cet accord, arguant qu'elles n'ont plus confiance ni dans les syndicats ni dans le gouvernement et qu'elles estiment ne pas avoir été intégrées au dialogue.