L'Autorité Nationale de Régulation de l'Electricité (ANRE) explore de nouvelles pistes en envisageant une étude approfondie sur le stockage de l'énergie. Cette initiative, révélée dans son dernier rapport annuel, vise à cerner le potentiel du marché du stockage, à lever d'éventuels obstacles, et à définir les bénéfices pour le système électrique national. Dans son rapport d'activité relatif à l'exercice 2022, l'ANRE souligne le rôle crucial de l'innovation technologique dans la transition énergétique en offrant à tous les acteurs du secteur de l'énergie les opportunités et les outils nécessaires pour anticiper et bâtir un avenir énergétique meilleur. Le document fait ressortir que l'essor des énergies renouvelables soulève de nouvelles problématiques liées à la gestion de l'intermittence de la production, à la redistribution géographique de cette production, ainsi qu'aux nouveaux usages de l'électricité. Afin de maintenir un équilibre constant entre l'offre et la demande, l'utilisation de solutions de flexibilité du réseau électrique est essentielle. Le recours au stockage émerge comme une solution flexible permettant de réduire la dépendance aux capacités de production de pointe tout en offrant des services essentiels aux réseaux, explique l'ANRE. Par conséquent, il est crucial de mettre en place des systèmes de stockage efficaces, abordables, pratiques et adaptés aux divers besoins des utilisateurs. Jusqu'à présent, la principale technologie de stockage déployée au Maroc est le stockage hydraulique de type STEP (Station de Transfert d'Energie par Pompage). Les STEP, responsables du stockage de l'énergie, notamment des sources renouvelables, jouent un rôle important en répondant à la demande électrique pendant les heures de pointe, en optimisant l'exploitation des moyens de production, en renforçant la capacité d'intégration des énergies renouvelables, et en atténuant les intermittences de la production électrique d'origine renouvelable. Parallèlement, la technologie de stockage par batteries émerge comme une source supplémentaire de flexibilité pour le système électrique, étant considérée à l'échelle mondiale comme mature, avec des coûts en constante diminution. Toutefois, pour favoriser le développement du marché du stockage de l'énergie au Maroc, l'ANRE précise qu'il faut mettre en place des textes réglementaires, définissant les modalités techniques et juridiques de réalisation et d'utilisation des moyens de stockage. En ce sens, l'Autorité prévoit de lancer une étude sur le stockage d'énergie à grande échelle et la rémunération correspondante. L'objectif est d'évaluer le potentiel, d'identifier les éventuels obstacles au développement du marché du stockage de l'énergie, et de déterminer les avantages qu'il pourrait apporter au système électrique national. Cette étude, en accord avec les nouvelles dispositions introduites par les lois n° 40-19 et n° 82-21, qui offrent la possibilité de stockage de l'énergie, tant pour les utilisateurs d'installations d'énergie renouvelable que pour les auto-producteurs. Elle vise à garantir que le cadre réglementaire facilite l'intégration et le raccordement des installations de stockage dans le système électrique, préparant ainsi l'entrée de cette filière sur les plans techniques et économiques. Par ailleurs, le rapport de l'ANRE rappelle les énormes opportunités qu'offre l'hydrogène vert tout au long de la chaîne de valeur, impliquant divers acteurs tels que les producteurs d'électricité renouvelable, les fabricants d'électrolyseurs, les producteurs d'hydrogène, les services publics (transport, distribution, stockage), et les industriels de l'automobile et du ferroviaire. Il note que le Maroc, avec ses ressources et compétences substantielles, se positionne avantageusement sur le marché mondial de l'hydrogène vert. Son emplacement stratégique, ses abondantes ressources solaires et éoliennes, ainsi que son expertise dans le développement d'énergies renouvelables à des coûts compétitifs font du Royaume une destination privilégiée pour les investisseurs internationaux.