La « catastrophe » provoquée par la guerre entre Israël et le Hamas « rend la nécessité d'un cessez-le-feu humanitaire plus urgente à chaque heure qui passe », a plaidé lundi le secrétaire général de l'ONU, décrivant Gaza comme » un cimetière pour les enfants ». « Les parties au conflit, et la communauté internationale, font face à une responsabilité immédiate et fondamentale : mettre un terme à cette souffrance collective inhumaine et augmenter radicalement l'aide humanitaire à Gaza », a déclaré Antonio Guterres à la presse. « Le cauchemar à Gaza est plus qu'une crise humanitaire, c'est une crise de l'humanité », at-il commenté, répétant dans le même temps sa condamnation des « actes terroristes odieux » du Hamas du 7 octobre, et l 'utilisation par le mouvement islamiste palestinien des civils comme « bouclier humain ». « Gaza devient un cimetière pour les enfants », a-t-il insisté. Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas lundi, 10.022 personnes, en majorité des civils dont plus de 4.000 enfants, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre dans les bombardements israéliens dévastateurs. « Plus de journalistes auraient été tués en une période de quatre semaines que dans aucun autre conflit ces trois dernières décennies », a ajouté Antonio Guterres, alors que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a dénombré lundi au moins 36 journalistes et employés. de médias (31 Palestiniens, 4 Israéliens, 1 Libanais) tués depuis le 7 octobre. Et « plus de travailleurs humanitaires de l'ONU ont été tués que lors de période comparable dans l'histoire de notre organisation », a déploré le secrétaire général, rendant hommage aux 89 membres de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. (UNRWA) tués. Plus de 1.400 personnes ont péri en Israël, majoritairement des civils tués le 7 octobre, selon les autorités israéliennes. Le chef de l'ONU a d'autre part insisté sur l'aide humanitaire insuffisante passant par Rafah, point de passage avec l'Egypte, vers la bande de Gaza assiégée. Avec 400 camions en deux semaines, contre 500 qui entraient dans l'enclave chaque jour avant la guerre, « la goutte à goutte d'aide n'est rien face à l'océan de besoins », at-il souligné, déplorant l' absence de carburant parmi cette aide. L'ONU vient de lancer un appel aux dons de 1,2 milliard de dollars pour aider 2,7 millions de personnes (la totalité des habitants de la bande de Gaza et 500.000 habitants de Cisjordanie). Le Conseil de sécurité, qui depuis un mois a rejeté quatre projets de résolution, échouant à s'exprimer d'une seule voix, s'est à nouveau réuni lundi après-midi, sans résultat. Selon des sources diplomatiques, les membres du Conseil sont notamment divisés sur la façon d'appeler à une interruption de la guerre, entre « cessez-le-feu humanitaire », « trêve » ou « pause ». « Il y a des désaccords au sein du Conseil sur ce qui est acceptable », a commenté l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, rappelant que les Etats-Unis sont favorables aux « pauses ». Si « tous les membres du Conseil » attribuent « l'urgence humanitaire », « il y a encore des écarts sur ce qui est faisable sur le terrain », a ajouté l'ambassadrice des Emirats arabes avec Lana Zaki Nusseibeh. « De nombreux membres du Conseil garantissent que sans une cessation des hostilités ou une trêve humanitaire immédiate (...), bien trop de civils continueront à perdre la vie », a-t-elle ajouté, assurant que le Conseil « ressent une pression immense pour parvenir à un accord ».